Dépollution sites contaminés : l’Etat soutient l’innovation

Dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA), l’Etat favorise le développement d’une « économie circulaire » à travers une action dédiée dotée d’une enveloppe de 194 millions d’euros gérée par l’Ademe. Cette action privilégie 3 thématiques complémentaires : la dépollution, les déchets et l’éco-conception. Chaque thématique a fait l’objet d’un Appel à Manifestations d’Intérêt (AMI). Après avoir dévoilé en mars dernier une partie des projets retenus dans le cadre de l’AMI « déchets » (voir notre article), l’Ademe et le Commissariat Général à l’Investissement (CGI) annoncent aujourd’hui la sélection des deux premiers lauréats de l’AMI concernant la dépollution des sites contaminés...
L'idée maîtresse est de mieux gérer les sols, les eaux souterraines et les sédiments contaminés. De fait, les évolutions industrielles et urbaines que l’on observe depuis le milieu du XXème siècle n'ont pas manqué de laisser des traces visisbles ou non mais durables ; des eaux souterraines, des sols et des sous-sols sont en effet parfois sérieusement contaminés par des activités qui ont pollué. Cela étant confirmé, ces sites contaminés représentent pourtant un potentiel économique et foncier important.

L’AMI « Solutions innovantes de dépollution et de valorisation des sites et des sédiments » cible la mise au point de techniques et d'organisations plus efficientes pour la généralisation de la dépollution et de la réutilisation des matériaux dépollués ; il a pour objectif de créer les conditions favorables à l'émergence d'une offre française compétitive en la matière.


Les terres souillées, nécessitant des travaux de dépollution, représentent en France plusieurs millions de tonnes par an. L'enjeu est de trouver de nouvelles solutions de traitement pour éviter les mises en décharge dont le coût peut être estimé à près de 100 millions d'euros par an.
La réglementation française prévoit encore aujourd’hui que les terres excavées et traitées ne peuvent être réutilisées que sur les sites d’où elles proviennent. Dès lors, les terres traitées sur des plateformes délocalisées et les terres très faiblement polluées provenant d'un site en cours de réhabilitation sont quasiment toujours stockées dans des Installations de Stockage de Déchets Inertes (ISDI). La réglementation française évolue et les terres répondant aux critères de ces ISDI seront bientôt considérées comme réutilisables, avec ou sans restriction, potentiellement sur d’autres sites. Toutefois, si les récentes évolutions réglementaires sont encourageantes, elles ne constituent que le point de départ du développement d’une réelle filière de valorisation.
Valtex a donc pour objectif de faire émerger une telle filière et devra démontrer :


Pour faire émerger une offre globale, Valtex va mettre en oeuvre une offre de traitement et de valorisation « hors site » des terres excavées et une offre de gestion déléguée des terres excavées sur une plate-forme in situ, c'est-à-dire gérées et valorisées sur leur site industriel d’origine.

La contamination des eaux souterraines par des produits organochlorés est fréquente (15 % des sites recensés dans la base de données BASOL). Ces pollutions génèrent des impacts négatifs in situ et à l’extérieur des sites contaminés : dégradation durable de l’état des sols et des eaux souterraines et limitation de l’usage et de la reconversion de ces espaces ; dispersion des contaminants à partir des « zones sources » impliquant une complexification du traitement ; risques sanitaires potentiels liés à l’inhalation des remontées de vapeur dans les habitations et à l’ingestion des substances.
L’objectif de Silphes est d’associer des outils permettant de quantifier et de déterminer la nature des polluants à des techniques de dépollution des eaux souterraines contaminées. Cette association devra aider au pilotage efficace des travaux et permettre une évaluation de l’efficacité des traitements mis en oeuvre.


