Du diesel ... avec des déchets d'origine animale...

Le 15/10/2013 à 20:03  

Du diesel ... avec des déchets d'origine animale...

huilles usagés C'est désormais possible. Voilà un mélange détonnant mais audacieux, qui devrait permettre la production d'un carburant très spécial, fabriqué uniquement à partir de déchets graisseux et huileux. C'est d'autant plus impressionnant qu'une production de 80 000 tonnes est clairement envisagée en Normandie, à la grande satisfaction du Sénateur Maire de Compiègne, Philippe Marini, qui salue une démarche qui s'inscrit clairement dans le développement économique de son territoire... Hier en effet, dans le cadre d'une conférence de presse, le poids lourd européen de la production de biodiesel, alias, Sofiprotéol, un Français, a annoncé le lancement d'ici 2015 d'une activité de production de gazole à partir de graisses animales près de Compiègne (Oise), via une filiale réunissant partenaires français et belge...

 Une ligne de production de l'usine de Venette appartenant au groupe, la première du genre à avoir produit de l'agrodiesel à partir de colza (c'était au début des années 90), sera transformée de sorte à produire du carburant, fabriqué avec des graisses d'animaux morts, des déchets d'abattoir impropres à la consommation, et des huiles usagées. C'est ce qu'a annoncé hier, la direction de l'entreprise, lors d'une conférence de presse.

La production, qui débutera « au plus tard début 2015 », devrait atteindre les 80.000 tonnes environ. c'est ce qu'a indiqué le directeur de la stratégie de Sofiprotéol, Michel Boucly. Cela dit, pour aller plus vite en besogne, « une solution provisoire » par le biais d'une autre usine du groupe « nous permettra d'être sur le marché d'ici l'année prochaine ».

La société spécifiquement créée pour mener à bien ce projet, appelée AD Biodiesel, unit le leader français des huiles (à hauteur de 60 % des parts) et le belge, spécialiste des énergies renouvelables qui a mis au point une technologie de raffinage et de prétraitement des graisses très impures utilisées dans le processus, à savoir Electrawinds (qui en détient 20 %). Pour ce qui concerne la matière entrante, elle proviendra du centre d'équarrissage Akiolis et du négociant en graisses animales Mindest, qui détiendront chacun 10 % de la société. L'investissement s'élève à 8 millions d'euros.
Des huiles usagées (huiles de friture de la restauration, pour l'essentiel) doivent également intégrer la recette à hauteur de quelques milliers de tonnes par an.

En utilisant des déchets interdits dans l'alimentation, ce diesel produit à partir de graisses animales s'apparente à un agrocarburant de « deuxième génération », qui aura bien meilleure presse que celui de première génération, utilisateur de matière comestible (colza, soja, palme pour le diesel, maïs, blé ou canne à sucre pour l'éthanol). L'Union européenne va d'ailleurs en favoriser l'usage du fait qu'ils permettent une forme de recyclage de déchets qui s'avèrent "encombrants"...