Dunkerque : nouveau berceau de la valorisation des laitiers

Le 07/09/2016 à 15:27  

Dunkerque : nouveau berceau de la valorisation des laitiers
Aciérie Une nouvelle installation, ressemblant pour beaucoup à ce qui a été implanté à Fos sur Mer, est programmée sur le Grand port maritime de Dunkerque qui, dès 2017, devrait valoriser ces matières minérales artificielles, co-générées sous forme liquide (à environ 1500°C) en même temps que la fonte sidérurgique (laitier de haut-fourneau) ou l’acier (laitier d’aciérie). Les laitiers de convertisseur (ou de conversion) sont des laitiers d’aciérie obtenus lors de l’affinage de la fonte sidérurgique, alors que les laitiers d’aciérie électrique sont obtenus lors de la fusion de ferrailles... Près d'une quarantaine d'emplois seraient créés.

  Longtemps considérés comme des «scories» issues de la fabrication de l’acier, les laitiers d’aciérie sont aujourd’hui reconnus comme des matériaux valorisables : soumis à une assurance qualité qui permet de générer des produits conformes aux normes techniques en vigueur (pour en faire des granulats pour mélanges bitumineux et enduits superficiels, granulats pour graves traitées et non traitées, ou granulats pour ballasts), ils sont donc utilisés principalement dans les travaux publics et ouvrages routiers.

 Les laitiers d’aciérie, matières minérales artificielles produites par les usines, constituent un matériau alternatif fiable et compétitif qui répond aux exigences fixées pour les cahiers des charges dans le cadre du Grenelle de l’Environnement et de la réforme du code des marchés publics. Si les laitiers cristallisés de haut-fourneau sont depuis longtemps connus et utilisés sur le marché des granulats, le non renouvellement de la ressource disponible rend les laitiers d’aciérie d’autant plus attractifs que leurs caractéristiques géotechniques sont jugées particulièrement intéressantes parce que constantes et homogènes (ces paramètres s'expliquent par leur production industrielle, en flux continu, qui les différencie des matériaux de démolition recyclés dont les caractéristiques dépendent des chantiers d’approvisionnement et des pratiques de centre de tri, d'une part, et des mâchefers, d'autre part,  dont la qualité varie en fonction de la nature des ordures ménagères incinérées). Ce gisement régulier peut donc s'assimiler à une ressource pérenne : en 2010, près de 2 millions de tonnes de laitiers d’aciérie ont été produites, constituées de 60% de laitiers de conversion et 40 % de laitiers de four électrique. La production moyenne de laitiers d'aciérie pour l’année 2012 a été de 1,1 millions de tonnes pour la filière convertisseur à oxygène, et de 827 000 tonnes pour la filière électrique...

laitiers d’aciérie Ecocem, spécialisée dans la valorisation de ces résidus sidérurgiques, devrait s'installer sur le port maritime de Dunkerque d’ici à la fin 2017 et traiter par broyage, les laitiers d’ArcelorMittal, qui dispose localement de hauts fourneaux produisant de la fonte.
C'est ce qu'a confirmé la société irlandaise en fin de semaine dernière : élément tangible dans l'avancement du dossier, l'entreprise a signé une convention de location de terrain avec le grand port, pour une durée de 50 ans, le terrain en question se situant à proximité du site d’ArcelorMittal, misant sur la proximité pour récupérer ces sous-produits sidérurgiques en évitant des coûts de transport.

 Le projet ressemblera à celui qui a été mis en œuvre dans le sud-est de la France, à Fos-sur-Mer a exposé la responsable développement marché chez Ecocem France, Murielle Janin, qui a également précisé que 37 postes seront à pouvoir :« il y aura des postes en usine avec des profils d’experts en mécanique et en électronique pour la maintenance de l’outil de production, et aussi des emplois pour le chargement de la production et dans la conduite d’engins ».

 Les travaux démarrent en cette fin de septembre et devraient durer un an et demi, ce qui permettrait si tout se déroule comme prévu, de lancer la production de laitiers moulus (lesquels ont pour débouchés, le secteur du bâtiment, puisqu'ils complètent l'usage du ciment, d'ici fin 2017.
Le projet nécessitera un investissement de 47 millions d’euros.