Eco-Emballages : tout n’est pas dit...



La commission consultative « emballages ménagers » paraît clore le dossier de la gestion calamiteuse de la trésorerie d’Eco-Emballages par l’adoption d’une « position commune ». Or ce texte ne fait que poser de nouvelles questions.

La « position commune » donne en outre, une image du dossier non conforme à la réalité en affirmant par exemple que les placements sur des fonds de fonds étrangers « ont été réalisés unilatéralement par des membres de la direction générale, sans information du conseil d’administration ». Or, ces placements sont mentionnés en toutes lettres, chaque année, depuis 2003, dans les bilans financiers présentés aux administrateurs et approuvés par eux à l’unanimité depuis l’origine d’Eco-Emballages. On ne peut que se réjouir de ce positionnement qui rejoint notre analyse des choses (voir Eco-emballages : ça craint pour Hérodin ; et Du blé à l'ombre? Des pertes sèches? La parole est à la défense!)


« Notre interrogation est d’autant plus pressante quand on sait qu’une des caractéristiques principales des paradis fiscaux est leur opacité et la faculté qu’ils offrent de générer de l’argent échappant à tout contrôle ».
(…)
« Nous demandons donc qu’une enquête approfondie soit menée sur la gestion des fonds d’Eco-Emballages. Pour être complète, cette enquête ne saurait se limiter aux seuls aspects visibles du dossier »… Traduisez : y aurait-il de la rétro commission dans l'air? Et donc de l’enrichissement personnel ?
Auquel cas, d’un point de vue juridique, on n’est plus du tout dans le même registre…

Et de rappeler que les recettes d’Eco-Emballages proviennent des contributions versées par les metteurs sur le marché, lesquelles sont fatalement répercutées sur les prix à la consommation et donc sur le porte monnaie du consommateur...
De là à considérer que ce sont les consommateurs qui vont devoir payer, encore, pour compenser les pertes au cas où on augmente les contributions, il n’y a pas loin. Qu’on y prenne garde !

L’Etat propose d’instaurer, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, un contrôleur d’Etat au sein des éco-organismes. La commission consultative « emballages ménagers » demande pour sa part une ouverture des conseils d’administration des éco-organismes à des « membres associés » issus des différentes parties prenantes (associations de protection de l’environnement, de défense des consommateurs, d’élus locaux, organisations professionnelles du secteur du déchet…).
Une présence sans pouvoir ou un contrôleur sans moyen, dans l’un et l’autre cas il ne s’agirait que de palliatifs qui laisseraient entier le problème de fond : la gouvernance des Eco-organismes.
