Emballage : Canibal bouffe le déchet tout cru, pour la bonne cause…

Le 26/11/2011 à 15:20  
Emballage : Canibal le bouffe tout cru, pour la bonne cause!
machine Canibal Nouvel acteur sur le marché français des déchets, la société Canibal a développé une solution intelligente de collecte globale des déchets d’emballages boissons consommés hors domicile : il s’agit d’une machine esthétique et ludique, qui récupère, compacte et trie les canettes des bouteilles plastiques ou autres gobelets dans les entreprises, comme dans les lieux publics. Canibal participe ainsi à la valorisation de ces déchets et revend aux recycleurs et industriels intéressés, de futures matières première de seconde génération...

 Située à Gennevilliers, Canibal est une SAS au capital de 350 800 euros créée en 2009. Cofondée par Benoît Paget et Stéphane Marrapodi, la société développe et commercialise une solution de collecte des emballages boissons de types canettes, petites bouteilles plastiques et gobelets à café hors domicile.
Canibal revend les déchets collectés aux industriels recycleurs. Technologie brevetée, Canibal a été le 1er Lauréat 2010 du Trophée de l’Innovation Responsable organisée par le Conseil Régional d’Ile de France. De plus, la solution Canibal a été primée par Nyse Euronext et par le prix de l’Innovation « Buy and Care » Pollutec 2010.

 De la R&D et le début du succès à la clé
 Le 16 novembre dernier, nous étions conviés à la présentation d'une toute nouvelle machine qui a déjà trouvé preneur : Viparis, promoteur d’importance s’agissant de l'accueil d'événements (salons, spectacles, congrès et conventions), reçoit chaque année 9 millions de visiteurs sur ses dix sites à Paris Ile de France. Depuis l'été 2011, visiteurs de salons et congrès sont désormais impliqués dans le tri sélectif : Viparis a entamé le déploiement d'une nouvelle génération de poubelles, en priorité dans ses allées, pour isoler les déchets de consommation courants, bouteilles et cannettes.
Viparis poursuit son engagement en installant en avant-première les bornes Canibal sur les sites de salons à haute fréquentation de Paris expo Porte de Versailles et Espace Champerret… Ce sera aussi, une bonne manière de tester in vivo, le comportement des visiteurs …

 Après deux ans de R&D, et plus d'un million d'euros d'investissement, « la machine Canibal, une sorte de mini-centre de tri à elle seule, est le point de départ de notre solution globale. Ce terminal nous permet de collecter puis d'aider au recyclage des déchets d’emballages boissons (la canette, la bouteille en PET et le gobelet) et nous permet de démontrer que chaque déchet peut être transformé en une ressource ; au delà de la machine dédiée à la collecte, nous assurons à 100% le recyclage de ces déchets », expliquent bien volontiers les dirigeants de l’entreprise.

Pour se faire remarquer (dans le bons sens du terme), ils ont misé sur des partenariats de qualité :
ConBenoît Pagetstellium, détenu par Apollo Management (51%), Rio Tinto (39%) et le Fonds Stratégique d’Investissements FSI (10%), « spécialiste dans le développement et la fabrication de produits aluminium, destinés à un large éventail de marchés et d’applications, incluant notamment l’emballage, l’aéronautique ou l’industrie automobile, a répondu lui aussi présent à l’appel », confirme Raphaël Thevenin, Directeur Commercial et Marketing Aluminium Rigid Packaging
Vittel est de la partie… En partenariat avec Eco-Emballages et désormais avec la société Canibal, le producteur d’eau de source sensibilise les consommateurs au recyclage et à la valorisation des contenants alimentaires au travers d’une communication sur les bouteilles… composées de plastique végétal fabriqué à partir de canne à sucre en provenance d’Inde, mais n’incluant pas (encore) de rPET, exprime en substance Valérie Dupuis Directrice du développement durable chez Vittel (Nestlé Waters).
Dans le cadre de ce partenariat, la BCME (association européenne représentant les trois principaux producteurs d’emballages boissons en Europe) soutient le déploiement des 100 premières machines dans le cadre de son programme "Chaque canette compte"
« Nous sommes ravis de ces partenariats : metteur en marché, récupérateur recycleur de métaux et régénérateur de plastique doivent aujourd’hui s’unir pour optimiser par tous les moyens, le recyclage effectif de matières essentielles à l’économie », ajoute Benoît Paget.
De fait, des entreprises de renom, telles que Paprec ou Cornec, bien connues du monde du recyclage, sont clients et/ou partenaires de Canibal…
 

- Canibal a récemment été primée -
Organisée par l’Agence pour la Promotion de la Création Industrielle depuis 1999, l’exposition Observeur du design, repère des réalisations innovantes grâce au design. Cette exposition promeut le design français auprès des entreprises et du grand prix public et à l’étranger. De plus, chaque année, le jury indépendant de professionnels et d’experts récompense et décerne le label de l’Observeur du design par l’attribution des étoiles du design et des Prix.
L’édition 2012 de L’Observeur de Design se déroule du 9 novembre 2011 au 11 mars 2012 à la Cité des sciences et de l’industrie à La Villette.
A l’occasion de l’inauguration de l’exposition du 8 novembre dernier, le jury a décerné le prix « Le lieu du Design » à Canibal et à l’agence DA Design parmi une sélection de 180 réalisations.
Designé en collaboration avec cette agence, cette machine qui s’apparente à un éco-centre intelligent tout autant qu'innovant, incite également les utilisateurs au recyclage grâce à un « jackpot » délivrant des bons de réduction, bons d’achats, des offres de partenaires ou un don à une grande cause lorsqu’un utilisateur jette un déchet.
De fait, Canibal a répondu aux critères de design innovant de la création industrielle suivant : Innovation, Amélioration du confort de l’utilisateur, Réduction des coûts, Recherche formelle et structurelle, Réponse à des nouveaux besoins, Accessibilité pour tous, Respect des ressources naturelles, Qualité et originalité de la démarche, Mise en œuvre d’une stratégie globale d’entreprise, Investissement d’un nouveau secteur, Modernisation à partir d’un savoir-faire traditionnel.
« Nous avons jugé pertinent sa capacité à trier et compacter plusieurs types d'emballages à la fois, tout en donnant l'empreinte carbone sur la consommation de la société ou organisation utilisatrice. Par son design, nous avons souhaité donner une vrai personnalité à cette machine: à la fois en mettant en avant son côté écologique, tout en soulignant de façon très évidente sa zone d'interaction avec l'utilisateur. La mise en scène attractive et sympathique de la machine permet de contourner l'apparence froide et mécanique des distributeurs automatiques avec lesquels Canibal devra cohabiter », a notamment déclaré James Call, directeur de l’Agence DA Design.
«Aujourd’hui, nous sommes très heureux d’avoir remporté un nouveau prix international. Cela contribue à donner de l’ampleur à notre démarche de valorisation des déchets », confirme Benoit Paget.
Le marché est porteur
 Les déchets liés à la consommation hors domicile sont révélateurs...
 5 déchets d’emballages boissons jetés par jour
 200 000 tonnes de déchets par an, c’est le tonnage de ce qui reste de la production de ventes à emporter et des produits destinés aux distributeurs automatiques…
 1 000 000 tonnes d’emballages en plastique mises sur le marché chaque année
 230 000 de déchets plastique recyclées en 2010
 3,25 milliards de canettes vendues chaque année en France
 20% de déchets recyclés seulement
 5  milliards de gobelets consommés chaque année dans notre pays, dans ce contexte de ventes hors domicile…

Sur le terrain, deux options principales sont proposées : soit la machine est louée, au prix de 249 euros par mois, maintenance incluse, soit elle est achetée (11 500 euros) avec en sus un contrat de maintenance mensuelle de l’ordre de 70/75 euros par mois.
« Canibal assure en effet le service après vente, l’entretien en cas de panne ou de problèmes techniques la collecte des emballages une fois la machine remplie et la gestion de l’accès à l’interface web », annonce Benoît Paget.
Dans la mesure où l’ont souhaite pérenniser la relation commerciale, les contrats sont signés pour 5 ans.

« Grâce à Canibal, on va recycler plus de déchets et économiser 2 tonnes de CO2 pour une tonne de déchets traités, ce qui n’est pas négligeable », exprime Stéphane Marrapodi, tandis que Benoît Paget développe le procédé mis en œuvre : « tout est relié à une plateforme qui suit le remplissage de chaque machine : on ne vide pas bêtement, ce qui augmenterait les coûts sans raison, on ne laisse pas, non plus, les canettes et autres bouteilles, déborder et envahir le pourtour du lieu de l’implantation ; nous sommes très attachés à une image d’acteur professionnel et de propreté. Elle est connectée à un système de connexion 3G qui assure en permanence et en temps réel la liaison et la communication avec la plateforme de gestion. Il permet de suivre des terminaux de collecte, de faire de la télémaintenance et d’optimiser les interventions et donc les déplacements ».

Chaque machine peut intégrer 6000 déchets unitaires (2000 canettes, 1000 bouteilles en plastique de 50 cl, 3000 gobelets), qui sont compactés par la machine, ce qui en divise par 6 environ, le volume initial. La machine identifie en effet la nature du déchet, le trie, le compacte dès lors qu’il est reconnu compatible ; avec ce pourquoi la machine a été programmée, grâce à une analyse combinant reconnaissance de la forme, lecture du code-barres let mesure du poids.

Le « joueur » (c'est-à-dire « l'apporteur » de déchet au bon endroit) gagne des bons de réduction à valoir sur des produits donnés ; ces offres ne sont pas ridicules mais valorisantes pour celui qui adopte le geste de tri…
« On a tous à y gagner ! Prenons le cas des gobelets pour lesquels il n’existe aucune solution dès lors que le gisement est trop diffus. Dans la mesure où nous allons chercher la matière puisque les machines participent à leur regroupement, on pourra sans aucun doutStéphane Marrapodie les valoriser », affirme Stéphane Marrapodi.
« Nous innovons en ayant une approche éducative et incitative du traitement du déchet auprès du grand public. Du fait de leur petite taille, les canettes, les bouteilles en plastique ou les gobelets que nous jetons ne sont quasiment jamais triés, ni recyclés. Nos machines assurent une collecte et un tri précis immédiatement après que les produits aient été consommés : en cela, nous valorisons aussi bien le tri des déchets que le geste lui-même que nous récompensons », ajoute Bernoît Paget.

Et de préciser que les machines sont fabriquées en France, que l’objectif est d’en vendre 250 d’ici à juin 2012 et 10 000 dans les 5 ans.
Un format plus compact est à l’étude ; il pourrait être commercialisé dès septembre de l’année prochaine et serait destiné aux salariés des entreprises de plus petites tailles …