Lancés en janvier 2015, les travaux d’extension de l’Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux (ISDND) située sur le site de Kermat à Inzinzac-Lochrist (Morbihan) se sont achevés fin février 2016, comme prévu, pour une mise en service le 1er mars dernier. Un investissement de 3,5 M€ a été nécessaire pour adapter l’équipement de Lorient Agglomération aux besoins du territoire…
Depuis plus de 15 ans, Lorient Agglomération affirme sa politique ambitieuse en matière de gestion et de valorisation des déchets, avec une collecte séparative des emballages, des biodéchets, des papiers et du verre. Elle fait d'ailleurs partie des 58 premières collectivités à avoir obtenu le label "Zéro déchet, zéro gaspillage" (voir notre article). En 2015, 157 kg/habitant/an de déchets ont été recyclés, soit plus de 2 fois la moyenne nationale, et la production de déchets non recyclables reste maîtrisée et faible par rapport à la moyenne française ou à d’autres agglomérations de tailles similaires (187 kg/habitant/an).
Les déchets qui ne peuvent pas être valorisés sont considérés comme "ultimes" au sens de la loi et doivent être stockés. Pour ces déchets, Lorient Agglomération a souhaité aller encore plus loin en mettant en place un mode de traitement moderne et innovant. L’Unité de Traitement Biologique (UTB) située à Caudan permet de les traiter par stabilisation, c’est-à-dire de dégrader leur matière organique (environ 40%) afin d’éviter de générer des rejets lors de l’enfouissement (biogaz et lixiviats notamment).
Le Centre de Stockage des Déchets (CSD), dont l’appellation est aujourd’hui réglementairement Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux (ISDND), se situe à Kermat sur la commune d’Inzinzac-Lochrist. Le casier appelé "Kermat 2" est opérationnel depuis 2006 pour une durée de 9 ans. Des études préalables ont montré en 2010 la faisabilité d’une extension. Le projet, déclaré d’intérêt général, a été engagé avec l’ensemble des acteurs locaux, que ce soit la commune d’Inzinzac-Lochrist, les partenaires institutionnels et notamment les services de l’Etat, les associations de défense de l’environnement, les riverains et les agriculteurs exploitant les parcelles attenantes.
De nombreuses réunions, dès la fin 2010, ont été organisées pour présenter ce projet au travers notamment des comités de suivi locaux associant l’ensemble des parties prenantes. Le dossier technique et administratif a fait l’objet de 2 ans d’études et a mobilisé des spécialistes de l’ingénierie technique, de la géologie, de l’hydrogéologie et d’experts en matière de faune et de flore notamment. Il a été soumis à l’approbation et la validation des services de l’Etat garants du respect des normes et réglementation en vigueur sur ce type d’installation (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement - ICPE). Des innovations ont été mises en place dans l’extension notamment avec la réduction de la taille des alvéoles (moins de 3.800 m²) et la couverture des bassins de lixiviats, c’est-à-dire les jus de déchets, pour réduire l’impact des odeurs. L’étanchéité est maximisée grâce à l’installation d’un Géosynthétique Bentonitique (GSB) qui tapisse l’ensemble du fond et des flancs. A cette membrane, utilisée comme barrière d’imperméabilisation, vient s’ajouter une autre membrane anti poinçonnement et de l’argile bentonite. Les eaux pluviales ne sont pas en contact avec les déchets. Elles tombent dans des fossés en périphérie des alvéoles et sont dirigées vers 2 bassins tampons pour contrôle et régulation des débits, avant d’être rejetées à l’ouest et au sud-est dans le ruisseau de Kerdréan puis le Blavet. Enfin, l’aménagement est réalisé en fonction de la topographie du site afin de réduire au maximum l’impact paysager. Il s’appuie sur l’environnement existant : les formations végétales déjà en place sont renforcées, d’autres totalement créées et un boisement compensatoire est prévu (5,7 ha déboisés, 15 ha replantés).
Les travaux, d’un montant de 3,5 M€, débutés en janvier 2015, ont permis une mise en service effective le 1er mars dernier. Les nouveaux aménagements vont permettre une quinzaine d’années d’exploitation tout en garantissant à Lorient Agglomération de conserver la maîtrise du traitement et d’assumer la responsabilité complète des déchets sur son territoire, en limitant les transports.