
Alors que le potentiel français de production de biogaz se situe entre 80 et 180 TWh, les tendances relatives à son développement conduisent à évaluer la production totale de biogaz en 2020 à près de 5,5 TWh par les installations de méthanisation, soit un quasi triplement sur 10 ans, et à près de 6 TWh pour le biogaz capté par les ISDND (Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux), soit un niveau sensiblement constant par rapport à celui d’aujourd’hui. Cet écart important montre que la disponibilité de la ressource en biomasse ou déchets organiques n’est pas un frein au développement de la production de biogaz. Dans le cadre du colloque "Prévention et Gestion des Déchets dans les Territoires" organisé par l'Ademe, qui se déroule actuellement à Nantes, un état des lieux en France a été présenté hier. Il a été réalisé pour le compte de l’Ademe et GrDF par Ernst & Young...
Pour mémoire, le biogaz est une source d’énergie qui provient de la dégradation de la matière organique en l’absence d’oxygène.





En exploitant au maximum les 3 ressources que sont :



On estime que le biogaz en résultant pourrait couvrir 10% de la consommation nationale de gaz (la France est actuellement importatrice de gaz à plus de 90%).

Près de 7 000 GWh d’énergie primaire produite en 2008 dont 60% sont valorisés
La quantité d’énergie primaire issue de biogaz en France s’élève à près de 7 000 GWh en 2008. Environ un quart de cette énergie (1 740 GWh) provient des installations de méthanisation.
Aujourd'hui, seuls 3 900 GWh, soit 60%, sont valorisés. L’optimisation de la valorisation du biogaz dans les unités de méthanisation est motivée par un enjeu de rentabilité, encouragé par la prime à l’efficacité des tarifs d’achat d’électricité.










![]() 481 installations de production et/ou de captage de biogaz en France en 2008 dont 180 installations de méthanisation pour 1 300 m3 de biogaz 180 installations de méthanisation (à 90% dans les secteurs industriels et de l’épuration urbaine) 301 ISDND recensées, dont 201 déclaraient capter le biogaz et 65 le valoriser. 12 installations dans le secteur agricole en 2008 et une vingtaine en 2010, 6 installations, pour la plupart récentes, dans le secteur des ordures ménagères en 2010. |
Quelles sont les tendances qui se dessinentn dans les pays voisins? On constate une influence évidente des aides mises en place sur le dynamisme de la filière et, en fonction de leur nature, sur les voies de valorisation les plus développées.En Suède, par exemple, le biométhane carburant connaît un développement important en raison de nombreux systèmes d’incitation à cette valorisation : exonération de la taxe CO², prime à l’achat de véhicules fonctionnant au biocarburant, etc.

On se dirige vers une diminution de la part de biogaz non valorisé, en particulier dans les ISDND ; en effet, la part de biogaz torché, de l'ordre de 50% aujourd'hui, pourrait y baisser significativement dans les 5 à 10 ans au profit d'une augmentation progressive et linéaire de la part du biogaz valorisé.
La part de biogaz valorisé sous forme de cogénération sera en nette augmentation. Les technologies mises en oeuvre étant complètement matures, cette valorisation restera donc prépondérante.
L’apparition de l’injection dans le réseau de gaz naturel en France, à laquelle tous les secteurs peuvent prétendre, exception faite aujourd’hui de celui des gaz de STEP pour lesquels l’Afsset ne s’est pas encore prononcée. En 2020, la production annuelle de biométhane pourrait atteindre 175 GWh, soit environ 15% de l’énergie primaire produite.
Quant à la valorisation carburant, on ne compte en 2010 que deux installations en France. Cette valorisation pourrait émerger avec le développement du biométhane et des techniques d’épuration qui seront nécessaires à l’injection.

Il est nécessaire de rappeler qu’il s’agit là de scénarios tendanciels, et que la nature des mécanismes de soutien qui découleront des textes d’application de la Loi Grenelle 2 influenceront très fortement le profil de la filière biogaz, le rythme de son développement, la taille et le type d’installations, ainsi que les modes de valorisations du biogaz.

Par ailleurs, afin de faire émerger des technologies nouvelles (par exemple d’épuration du biogaz, de valorisation en biocarburant, de pilotage des digesteurs…), des organisations innovantes sont mises en place, notamment dans la mobilisation et la
cogestion de divers déchets organiques et substrats d’un territoire. La poursuite de l’accompagnement de travaux de recherche et la publication en juin d’un appel à manifestation d’intérêt pour le recyclage et la valorisation des déchets, destiné à soutenir la mise en oeuvre de démonstrateurs de recherche ou des expérimentations pré industrielles, conforteront l’impulsion ainsi donnée.




