Faible progression du recyclage des papiers-cartons en 2003 et inquiétudes pour l'avenir


"Malgré une progression modeste enregistrée en 2003, l’industrie du recyclage des papiers et cartons maintient les résultats acquis précédemment, qui ont fait progresser le recyclage de 53 % sur la dernière décennie.
L’année 2003 a confirmé les facteurs pénalisant l’industrie française du recyclage des papiers et cartons, qui a subi les déséquilibres du fonctionnement du marché des papiers-cartons récupérés dans un contexte national peu favorable au recyclage.
Forte de son importante contribution au développement durable et à l’économie générale du déchet, l’industrie papetière française attire une nouvelle fois l’attention sur le devenir des capacités de recyclage en France, en soulignant que les freins obérant leur développement fragiliseront inéluctablement à terme la réponse nationale aux exigences de traitement des papiers-cartons usagés.


Cette évolution modeste s’inscrit dans un contexte morose pour l’industrie papetière, auquel se sont ajoutés des événements particuliers pesant sur les volumes à recycler (arrêts techniques pour investissement, fermetures de site). Ils ne remettent cependant pas en cause la tendance de fond enregistrée depuis ces 10 dernières années avec un taux de croissance annuel de 4,3 %.
Cette tendance générale doit être nuancée selon les secteurs utilisateurs : les sortes à désencrer accusent une baisse de -2,7
% tandis que les sortes “emballages“ et les sortes supérieures progressent respectivement de +2 % et de +11,9 %.
Poursuivant la tendance enregistrée en 2002, la récupération des papiers et cartons à recycler a progressé de manière significative (+ 5,7 %) représentant un volume de 5 909 KT en 2003 contre 5 588 KT en 2002. Cette progression résulte de la mise en place de systèmes de reprise et de la généralisation des collectes sélectives sur le territoire. Gagnant trois points par rapport à 2002, le taux de récupération atteint désormais 54,4 % ce qui réduit l’écart constaté jusqu’ici avec les résultats des pays de l’Europe du Nord. Il est vrai toutefois que le contexte français (faiblesse de la densité de la population, type et volumes de consommation de papiers-cartons) ne permet pas à la récupération française d’atteindre des performances comparables à celles de certains pays comme l‘Allemagne ou les Pays-Bas.


La montée de la demande asiatique s’est poursuivie en 2003 avec une progression de +20,4 % des volumes exportés comparativement à 2002. Ce phénomène s’est caractérisé par des variations brutales sans rapport avec la conjoncture européenne et s’est traduit par d’importantes flambées des prix au printemps et à la fin de l’été 2003.
Pour la première fois, le solde de la balance commerciale est légèrement excédentaire (+ 124 KT contre -117 KT en 2002), du fait principalement des échanges de sortes “emballages“. Cette situation nouvelle résulte en partie d’une économie nationale atone où la consommation de papiers et cartons n’a pas décollé (-0,3 % par rapport à 2002) et met surtout en évidence les effets de l’installation de nouvelles capacités de recyclage hors de France qui ont ainsi utilisé des quantités récupérées en France .
Les déséquilibres affectant le marché des papiers et cartons récupérés sont d’autant plus pénalisants pour l’industrie française du recyclage qu’elle connaît déjà des conditions structurelles moins favorables que celles de ses principaux concurrents européens.


REVIPAP rappelle aux pouvoirs publics qu’il est urgent de donner en France un réel élan au recyclage matière en clarifiant son statut par rapport aux autres modes de valorisation et en affichant une ambition pour le futur de la filière, conformément aux objectifs de valorisation et de recyclage fixés par les autorités communautaires.
La priorité est donc d’inscrire, dans les orientations en cours de préparation, le rôle majeur du recyclage dans la gestion durable des déchets et dans l’économie des territoires, car :




