Ce ne
sera ni un mariage, ni un enterrement : aucune entité n'absorbera l'autre, chacune conservera son identité et ses spécificités. C'est sur ces bases que les deux fédérations professionnelles des industries du recyclage et de la valorisation des déchets, Federec et Fnade, ont signé un protocole d'accord qui pose les bases d'une confédération, un projet de longue date qui n'a jamais pu aboutir, que Jean-Philippe Carpentier et Michel Valache ont peu à peu forgé. L'idée a débouché et ce matin, les présidents Jean-Marc Boursier et JeanPhilippe Carpentier ont officialisé sa concrétisation et annoncé avoir franchi la première étape : la mission de cette nouvelle structure, qui sera opérationnelle d'ici la fin du premier semestre 2016, sera de porter d'une « même voix, les sujets prioritaires et stratégiques des entreprises du secteur. Trois premiers chantiers sont d'ores et déjà sélectionnés : l'économie circulaire, la fiscalité environnementale et les REP...
L'idée a été lancée il y a des années, par la Fnade, mais n'avait pas abouti. Cela dit, le projet n'a jamais vraiment été abandonné : « il nous tient à coeur », indique en préambule, Jean-Marc Boursier, qui a récemment succédé à Michel Valache, en qualité de président de la Fnade, d'autant que « le contexte réglementaire est de plus en plus prégnant, et mobilise de plus en plus les équipes», souligne Jean-Philippe Carpentier, président de Federec.

Suez, comme Veolia, ne se contentent plus de collecter des déchets afin de les enfouir ou les conduire en unité de valorisation énergétique ; elles se sont lancées dans le recyclage depuis plusieurs années (Suez avance sur le terrain du démantèlement et du recyclage des avions, tandis que Veolia s'est penchée sur celui des bateaux). De la même manière que chaque mise en œuvre de REP en France, nécessite la création d'une filière spécifique, que celle-ci concerne aussi bien les entreprises adhérentes de la Fnade que les membres de Federec ; les enjeux sont importants, tandis que les objectifs réglementaires auxquels sont assujettis les entreprises du secteur sont ambitieux. C'est dans ce contexte, soulignent les deux présidents, que « nous avons décidé de faire front, ensemble, car les problèmes communs que nous devons résoudre, ne manquent pas ». Ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe aucune divergence entre les deux fédérations : la sortie du statut de déchet, les CSR, le niveau de la TGAP (étant entendu que la hausse de cette taxe est souhaitée de part et d'autre, ont tenu à indiquer les deux présidents), restent des sujets pour lesquels l'accord pur et simple n'est pas enccore de mise.

A croire qu'il a été considéré par le CNI, que le recyclage des déchets ne fait pas partie de l'économie circulaire.
Mauvaise blague ?
Ou effet pervers de cette sorte de propagande consistant à nous balancer à tout bout de champs de l'incontournable économie circulaire, jusqu'à en oublier que le recyclage et les recycleurs comptent parmi les acteurs de premier plan pour le mettre en œuvre, ce nouveau modèle économique ? Que les professionnels y prennent garde …


convaincues « qu'il faut donner un nouvel élan à un modèle qui a fait ses preuves mais qui nécessite aujourd’hui une adaptation au profit d’un meilleur équilibre entre les acteurs ». « Avec les prochains ré-agréments, nous ne voulons pas voir se multiplier les éco-organismes, ni laisser s'installer des situations monopolistiques », insiste Jean-Philippe Carpentier.

Il est clair que cette première étape sera vécue par de nombreux professionnels comme un changement, le changement faisant toujours un peu peur. Mais, conclut Jean-Marc Boursier, « la réalité est là : Veolia et Sita sont membres de Federec, quand des groupes comme Paprec ou Derichebourg, sont membres de la Fnade. Pour chacun de nous, je le répète : le déchet n'est plus la fin d'une histoire, mais une ressource pour demain. Cela fait des années, que pour nous, c'est acté ».
