
On attendait la décision de la cour administrative d'appel de Marseille avec une certaine impatience autant parce que l’affaire connaît de multiples rebondissements que parce que la question des déchets dans la région n’a pas fini de faire couler de l’encre… Le verdict est tombé : la Cour a débouté les opposants à l'incinérateur de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) qui contestaient la validité de l'autorisation d'exploitation de l'usine, accordée en janvier 2006...



"Les opposants ont été déboutés à la fois sur le fond et sur la question de la caducité de l'arrêté préfectoral" du 12 janvier 2006, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la société EveRé, filiale du groupe espagnol Urbaser, chargée de l'exploitation du site. Car les adversaires de l'incinérateur avaient fait valoir lors de l'audience que la mise en service officielle n'avait eu lieu que le 7 janvier 2010, soit au-delà du délai requis de trois ans. Il faut rappeler que l'incinérateur aurait dû être mis en service le 12 janvier 2009... Mais la cour administrative d'appel relève que la suspension de l'autorisation par le tribunal adminstratif, le 24 mai 2006, a remis le compteur à zéro : en clair, cette suspension fait repartir le délai de trois ans à partir du 15 février 2007. L'arrêt enjoint cependant au ministre de l'Ecologie de fixer le montant des garanties financières devant être constituées par la société Evéré
"La cour a argué que la suspension en mai 2006 par le tribunal administratif de l'autorisation d'exploitation du site jusqu'à une décision inverse du Conseil d'Etat en février 2007 avait fait repartir un délai de trois ans", confirme Me Gérard Bismuth, l'avocat du San Ouest-Provence qui a d'ailleurs annoncé son intention de saisir le Conseil d'Etat...
