Fusion GDF/Suez : le pôle Environnement en question...


« Nous sommes préparés aux deux hypothèses, mener à bien ce projet mais aussi l'hypothèse de poursuivre notre stratégie de "stand alone"», affirme aussi Gérard Mestrallet. Il faut dire que l’été n’a rien changé à la donne : depuis plusieurs semaines en effet, le gouvernement presse le groupe français de réduire son périmètre en sacrifiant son pôle environnement, afin de faciliter le rapprochement avec le groupe gazier…
Ce à quoi, Suez répond en soulignant les performances de celui-ci. « Le groupe s'est fixé des objectifs financiers ambitieux qui traduisent notre fort potentiel de croissance. Cette progression sera portée par l'ensemble des branches, notamment l'environnement, qui devrait afficher un taux de progression de 50% comme l'ensemble du groupe ».

Numéro deux mondial du secteur, le pôle « Eau et Déchets » du groupe franco-belge représente 11,4 milliards d’€ de CA en 2006, une croissance de 5,1 % pour le premier semestre 2007, Suez Environnement avait de quoi séduire. Mais… Le montage choisi pour l’entrée prochaine en Bourse d’une partie de ses activités (65 % de son capital devrait être coté) devrait le préserver : la société s'est mise à l'abri des attaques d'éventuels « prédateurs ».
Le nouvel ensemble GDF/Suez conservera donc 35 % du capital de la branche environnement tandis que près de 12 % resteront aux mains des principaux actionnaires de Suez. Le groupe nouvellement constitué garde donc la minorité de blocage. Pour prendre le contrôle des actifs Environnement, un éventuel prétendant (suivez mon regard...) devra donc lancer une offre publique d’achat (OPA). Stratégie non seulement sans garantie de succès mais surtout potentiellement très chère. En clair, pour Veolia Environnement, la perspective d’absorber Le concurrent est quasiment tombée à l'eau.
Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir fait les yeux doux... Le numéro Un mondial qui affiche 28,62 milliards d’euros de chiffre d’affaires (dont 61 % réalisés dans l’eau et la propreté), avait fait état à plusieurs reprises, la dernière au cours de la semaine passée, de son intérêt tout particulier pour les actifs de Suez. « S'il y avait un jour des actifs disponibles concernant notre cœur de métier, il serait de mon devoir de m'y intéresser », confirmait Henri Proglio, le Président Directeur Général de Veolia lors de la présentation des résultats du groupe jeudi 30 août au matin.

Et de rappeler que le cœur de métier du groupe est l'eau et la propreté.
« Est-ce qu'on a besoin d'actifs pour notre stratégie? Non. S'il y a une opportunité, on l'étudiera » (...) « Peu de choses ont changé depuis le début de l'année 2006. Je suis un spectateur attentif de cette affaire, mais pas un décideur. Je ne fais pas de pronostics », a conclu Henri Proglio.

