Gaspillage : trop d'aliments dans les poubelles suisses

Le 13/02/2014 à 15:49  

Gaspillage : trop d'aliments dans les poubelles suisses
gaspillage alimentaire En Suisse, l'OFEV (Office Fédéral de l’Environnement) analyse la composition des ordures depuis 1982 au rythme de tous les 10 ans. L'analyse actuelle porte sur le contenu de 16,5 tonnes de sacs poubelles de 33 communes, répartis en 18 catégories de déchets distinctes. La cuvée 2012 a permis de déterminer pour la première fois la part de la nourriture dans les déchets, en tant que sous-catégorie des biodéchets. Résultat : un sixième sont des denrées alimentaires, soit plus de 30 kg par personne au cours de l'année examinée. Les extrapolations à toute la Suisse donnent un total de 251 000 tonnes, dont 15 000 sont de la viande et du poisson et 236 000 d'autres aliments...

 La proportion de viande et de poisson, essentiellement frais, dans les poubelles atteint presque 1%. Les autres aliments sont pour la plupart des denrées entamées ou intactes, comme du pain, des fruits et des légumes ; 10% sont des restes de repas et quelque 20% des aliments non entamés dont la date limite de consommation est dépassée.

 Les aliments dans les poubelles ne sont que la partie visible du gaspillage total. D'après les estimations pour la Suisse, un tiers des aliments part à la poubelle. Près de la moitié de ces déchets alimentaires est jetée lors de la production, l'autre lors de la consommation finale. Une partie de ces déchets est éliminée avec les ordures ménagères, mais la gastronomie et la restauration les jettent aussi à la poubelle au lieu des les éliminer avec les déchets biodégradables qui peuvent être méthanisés et utilisés pour produire de l'énergie.

 Au plan fédéral, un groupe de projet des Offices Fédéraux de l'Agriculture, de l'Environnement, de la Santé Publique, ainsi que de la Sécurité Alimentaire et des Affaires Vétérinaires (OFAG, OFEV, OFSP, OSAV), sans oublier la Direction du Développement et de la Coopération (DDC), œuvrent à l'élargissement des connaissances fondamentales sur les déchets alimentaires. Enfin, le groupe de travail collabore avec les partenaires des marchés et avec la société civile pour élaborer des mesures de sensibilisation visant à lutter contre le gaspillage alimentaire.

 Pour information, la Suisse comptabilise environ 5,6 millions de tonnes de déchets urbains par an, soit quelque 690 kg par personne. De ces déchets, 2,8 millions de tonnes sont collectées séparément et valorisées. L'autre moitié est incinérée dans les usines d'incinération des ordures ménagères, qui produisent ainsi de la chaleur utilisée pour le chauffage urbain. Les déchets incinérés comprennent les ordures des ménages (1,6 million de tonnes), ainsi que les ordures des entreprises industrielles et artisanales (1,2 million de tonnes). N'en font pas partie les déchets de production de l'industrie et de l'artisanat, les déchets de chantier, les boues d'épuration et les déchets spéciaux.

 Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Gaspi alimentaire : la Suisse ne mange pas de ce pain-là.