Gaz renouvelable : un potentiel d'économies colossal

Le 10/04/2018 à 14:09  
Gaz renouvelable : un potentiel d'économies colossal
 Selon une étude publiée cet hiver par le consortium Gas for Climate, les gaz renouvelables pourraient jouer un rôle important pour atteindre l’objectif d’émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) nulles en Europe d’ici 2050, un effort nécessaire pour tenir les objectifs de l’Accord de Paris et limiter le réchauffement climatique. L’exploitation efficace du potentiel européen de gaz "verts" utilisant les infrastructures gazières existantes, en complément des énergies renouvelables (solaire, éolien), limiterait également le coût de la transition énergétique de l’Union Européenne...

 Créé en juin 2017, Gas for Climate est composé de 7 compagnies européennes majeures dans la gestion des infrastructures gazières (Enagás, Fluxys Belgium, Gasunie, GRTgaz, OGE, Snam et TIGF) et de 2 associations industrielles de biométhane (European Biogas Association et Consorzio Italiano Biogas). Engagé à atteindre un objectif de zéro émission nette de GES dans l’Union européenne d’ici 2050, le consortium a demandé au Cabinet Ecofys (filiale du Groupe Navigant) d’étudier le rôle du gaz dans un système énergétique neutre en carbone.

 Pour rappel, le gaz renouvelable correspond à tout gaz produit au moyen de sources renouvelables. Cela inclut le biométhane produit par méthanisation de biomasses agricoles ou d’autres déchets organiques, le biométhane produit par pyrogazéification de résidus forestiers, l’hydrogène produit par l’électricité renouvelable et le méthane de synthèse issu de la méthanation.

 Le rapport montre qu'il est possible d’augmenter la production de gaz renouvelables d’ici 2050 de plus de 120 milliards de mètres cubes par an. Le potentiel de biométhane est fondé sur un scénario conservateur d’utilisation durable de la biomasse en Europe. En utilisant ce gaz renouvelable dans les infrastructures existantes pour le chauffage des bâtiments, pour la production de l’électricité (en complément de l’éolien et du solaire), ou pour le transport terrestre et maritime, l’Europe économiserait 140 milliards d’euros par an d’ici 2050 par rapport à un scénario "tout électrique", "si un quart de la demande actuelle de gaz est couverte par la production de gaz d’origine renouvelable".
 Par ailleurs, le consortium Gas for Climate estime que, d’ici 2050, tout gaz utilisé par le système énergétique de l’UE en complément des gaz renouvelables doit être à faible teneur en carbone. Le gaz à faible teneur en carbone est un gaz naturel n'émettant aucun GES dans l’atmosphère. Ce résultat est possible en associant la combustion de gaz naturel avec des processus de capture et de stockage du carbone (CCS) ou de capture et d’utilisation du carbone (CCU). Le processus CCS peut être mis en place s’il est techniquement faisable et politiquement et socialement acceptable. Le processus CCU permet d’éviter les émissions de CO2 si ce gaz est stocké de façon pérenne dans des produits tels que du ciment.
 Pour plus d'informations, l'étude Ecofys est diponible sur le site : www.gasforclimate2050.eu. Nous vous renvoyons également à notre article : France : vers 100% de gaz renouvelable en 2050 ?.