GDE : la prison ferme est évitée...

Le 25/06/2017 à 21:02  

GDE : la prison ferme est évitée...

Justice Le parquet du Mans a requis mardi une pénalité financière d'1,7 million d'euros contre la société Guy Dauphin environnement (GDE) et de la prison avec sursis contre trois anciens dirigeants, pour une vaste escroquerie dans le traitement des déchets, commise entre 2011 et 2014 : pas top pour l'image du recyclage...

Pénalité financière (amende de 700.000 euros contre GDE, en tant que personne morale, ainsi que la confiscation du million d'euros saisi sur son compte au cours de l'instruction) à l'encontre de la société de recyclage et de la prison avec sursis, plus une amende contre trois de ses anciens dirigeants (30 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende contre l'ancien président du directoire de GDE, Bruce Monnier, 50 ans, pour complicité d'escroquerie, 12 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende chacun à l'encontre de deux anciens directeurs) : tel est en substance, le requisitoire du procureur Romain Liverato, pour une vaste escroquerie qu'il a jugée "manifeste", avec à la clé, un préjudice affiché par les 17 sociétés et collectivités victimes, de plus de 10 millions d'euros, selon le magistrat (voir GDE : le procès annoncé pour escroquerie présumée, débute de demain).
Entre 2011 et 2014, le numéro deux du recyclage des ferrailles et métaux français aurait-il pratiqué la décote des bennes de déchets à recycler de manière délibérée? Des employés comme des responsables, le laissent clairement entendre, soulignant que "les déclassements de produits conformes étaient monnaie courante... Il fallait faire du chiffre"...

Au palmarès des victimes, la société Auto Châssis International (ACI, groupe Renault) au Mans pour 1,5 million d'euros,  la Métropole de Lyon pour un montant de 514.000 euros, la communauté de communes d’Evrecy Orne Odon (Calvados) estime le sien à 11 500 €, tandis que la SNCF (toujours cliente de GDE) affiche un préjudice de 5,5 millions d'euros pour la décote de ses vieux rails à recycler... et a évoqué "une économie de mafieux venue du haut de la pyramide".
Pour autant, l'avocat de GDE Jean-Etienne Giamarchi a plaidé la relaxe, tandis que  Pascal Rouiller, l'avocat de l'un des deux directeurs, a expliqué que les écarts de poids reprochés "sont consubstantiels à l'activité dont on parle"....

Le jugement de ce procès, qui a duré deux jours, sera rendu le 22 septembre.