Gestion des REFIOM : sortons du brouillard...

Le 03/04/2012 à 16:40  

Gestion des REFIOM : sortons du brouillard...
REFIOM Afin d’obtenir des données techniques et économiques actuelles sur la gestion des REFIOM (Résidus d’Epuration des Fumées d’Incinération d’Ordures Ménagères), Amorce a mené, en partenariat avec l’Ademe, une enquête auprès des maîtres d’ouvrage des installations d’incinération d’ordures ménagères en France. 77 d'entre elles ont fourni leurs données, soit 8,6 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés traités, produisant quelque 285 850 tonnes de REFIOM (3,3% du tonnage entrant). Les résultats de cette enquête sont détaillés dans une publication réservée aux adhérents de l'association, téléchargeable ici...

 Selon cette étude, 70% des REFIOM sont enfouis en ISDD (Installation de Stockage de Déchets Dangereux), 22% sont envoyés dans les mines de sel en Allemagne (voir REFIOM : voyage au centre de la terre), les autres procédés (séparation et récupération des sels) restant largement minoritaires. Sans préjuger du bilan environnemental des différentes solutions, les prix de traitement ont été analysés. Le prix de traitement hors transport des REFIOM en ISDD varie de 131 euros HT à 257 euros HT la tonne, la moyenne se situant à 203 euros HT /tonne. "La valorisation en remblais dans les mines de sel en Allemagne reste donc compétitive malgré les coûts de transport très importants (48 à 130 euros / tonne), avec un prix de traitement hors transport de 107 euros HT / tonne en moyenne. Les prix des autres procédés mentionnés par les maîtres d’ouvrage se situent dans les mêmes ordres de grandeurs que ceux de l’enfouissement en ISDD", note Amorce.

 Pour information, les REFIOM (on parle aussi de REFIDI pour les déchets industriels) sont les résidus solides collectés après traitement chimique des fumées visant à réduire la pollution ; ils sont le produit de la neutralisation des gaz acides et polluants par des réactifs comme la chaux ou le bicarbonate de sodium. Les REFIOM sont par définition très toxiques. Ils comprennent essentiellement : les cendres volantes, les résidus de neutralisation des fumées, les gâteaux de filtration des eaux de lavage des fumées, et les cendres sous chaudière.

 Il est nécessaire de stabiliser ou solidifier ces Résidus pour en réduire le caractère dangereux et surtout leur capacité à relarguer des polluants dans le milieu. Ensuite, ils sont enfouis en centre de stockage pour déchets industriels dangereux (décharge de classe 1) ; là, soit on procède à leur stabilisation et/ou inertage (solidification par liants hydrauliques), un procédé utilisé dans presque tous les centres de stockage de déchets dangereux ; ou bien on pratique la vitrification des cendres volantes ; en troisième lieu, on peut aussi organiser leur enrobage par liants organiques, à l'aide de bitume ou d'une matrice plastique (une technique restée au stade de la recherche et du développement depuis le milieu des années 1990).