Greenpeace traque les déchets toxiques de l'industrie informatique



Dans un récent rapport (*), l’association indique que « ses chercheurs ont prélevé plus de 70 échantillons de poussière dans différents sites de recyclage, en mars dernier : à Guiyu dans le sud de la Chine et dans des banlieues de New Delhi en Inde. Ils ont également puisé des sédiments dans les rivières proches. Le constat est sans appel : ils y ont détecté des niveaux élevés de métaux très toxiques... ».
Très clairement, l'association militante dénonce « les pratiques irrespectueuses des industriels, dont le plus souvent sont victimes les pays pauvres ou en voie de développement. Les déchets, envoyés en grande quantité et souvent illégalement, y sont recyclés par les populations locales peu ou pas équipées pour manipuler des substances dangereuses ».

En outre, ces sites, surtout en Asie, font rarement l'objet de contrôles et d'études «concernant les impacts sur l'environnement et la santé des travailleurs et des communautés voisines», souligne le rapport.
Greenpeace appelle les industriels à revoir leurs méthodes de production. «Les informations obtenues renforcent la nécessité, pour l'industrie électronique, d'éliminer de ses produits les substances nocives dès le stade de la conception, et de prendre ses responsabilités une fois les produits parvenus en fin de vie», a indiqué le Dr Bridgen, l'un des chercheurs qui a participé à l'étude.
Un discours partagé par l'Union européenne, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan et plusieurs États américains, qui ont adopté des directives imposant aux fabricants de se charger de la mise au rebut et du recyclage de leurs produits.
On le sait, la France a pris son temps mais elle a transposé, par le biais d’un décret, en juillet dernier, la directive européenne sur le recyclage qui prévoit la collecte sélective des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) : voir notre rédactionnel.
Le décret limite la présence de mercure, chrome ou plomb dans les produits mis sur le marché à compter du 1er juillet 2006. Certains fabricants, comme le constructeur AMD, proposent déjà des puces à teneur réduite en plomb (voir notre rédactionnel). Sony, Nokia, Samsung, Sony Ericsson et LG, indique Greenpeace, se sont engagés à revoir la composition de leurs produits. Ils ne font pas partie de sa "liste noire" des industriels qui ne font encore aucun effort.
(*) Titre du rapport, publié le 17 août : Recycling of Electrical Wastes in China & India: Workplace & Environmental Contamination.

