Greenwall: les plantes s'affichent à la verticale

Le 14/06/2007 à 17:14  

Greenwall: les plantes s'affichent à la verticale
mur végétalisé Printemps 2003 : Jean-François Daures, architecte spécialisé dans l’environnement et passionné par la technique de végétalisation des murs et toitures, prenait contact avec le CIRAD (organisme scientifique spécialisé en agriculture des régions tropicales et subtropicales). Une fidèle collaboration s'est établie depuis avec René Lecoustre, chercheur en agronomie et modélisation des plantes à l’UMR AMAP (Unité Mixte de Recherche botAnique et bioinforMatique de l'Architecture des Plantes)...

En 2007, une deuxième convention de suivi technique, recherche et développement est signée entre la société Végétalis-Grenwall de M. Daures et le CIRAD. Comme l’explique M. Lecoustre, le cahier des charges est passionnant mais difficile : "Nous devons fournir des plantes de petite dimension, résistantes, adaptées et produisant peu de déchets". L’un des enjeux de cette année est d’importance, il s’agit de la décoration du fronton de 16 m de hauteur autour de la porte d’entrée de la serre amazonienne du zoo de Lunaret (ouverture prévue à la fin de ce printemps 2007).

Le principe étant celui de murs couverts d’un substrat végétal dans de petits paniers desquels s’échappent à la verticale, de multiples variétés de plantes. Véritables "tableaux vivants", ces murs végétaux offrent bien des avantages. Outre le charme esthétique d’une surface qui change au gré des saisons, le jardin vertical a des propriétés isolantes non négligeables : la présence d’une lame d’air continue ventilée entre le mur porteur et le mur végétal donne un effet manteau qui assure une isolation thermique. "Le substrat lui-même confère à l’ensemble des qualités d’absorbant acoustique", précise René Lecoustre.

Les chercheurs de l’UMR AMAP ont apporté leur savoir faire en matière de connaissance et résistance des plantes mais aussi de procédés de culture. M. Lecoustre a fait le choix d’un substrat qui vient de l’île de Chiloe au Chili, une sphaigne qui absorbe 20 fois son poids en eau et qui se dégrade moins vite que la plupart des substrats naturels comme la fibre de coco. Elle est en outre antibactérienne et aide les plantes à résister aux maladies et parasites. Un système d’irrigation à microgoutteurs a été installé entre les paniers qui s’accrochent sur une grille fixée au mur. Une pompe permet le recyclage de l’eau d’arrosage, préalablement récupérée.
Le choix de la végétation s’est fait en fonction des conditions climatiques, de l’orientation du mur et de la lumière. Il a fallu également résoudre les phénomènes de compétition (phytosociologie) et de phytotoxicité entre les plantes. 45 variétés différentes ont été étudiées au centre d’essai mobile situé sur le campus Lavalette du CIRAD.

D’autres projets de murs végétalisés sont actuellement en cours, parmi lesquels : un hôtel à Cannes, un immeuble à Béthune, un hypermarché avec 1 000 m² de façade plein sud, la médiathèque de Toulouse et la salle tropicale de l’aquarium du Trocadéro.