Haute Loire : 28 000 tonnes de déchets au tapis...

Et pas d'augmentation des taxes locales pour autant! Le nouveau centre de tri, dont nous avons déjà évoqué la construction, puis la finalisation des travaux, a été inauguré ce vendredi en présence de nombreuses personnalités et élus locaux : pas loin de 450 personnes ont en effet, répondu favorablement à l'invitation. Situé à Polignac, il se nomme Altriom : il vise une autre façon d'envisager le tri de la poubelle grise, les OMR et assimilés. Conçu par Vacher, il renforce le poids du réseau Praxy (qui exploite Bourbié Recyclage à Issoire) en Auvergne...
Vacher a vu le tri en version XXL (voir Altriom : une alternative à l'enfouissement sort de terre) : il est confirmé (voir Polignac : Vacher fait ses premiers essais) en effet, que ce nouveau centre de tri des OMR et ses 20 salariés (ces embauches font passer les effectifs de l'entreprise Vacher de 96 à 115 employés), situé à Polignac, inauguré ce vendredi 20 juin, traitera 50% des déchets de Haute-Loire. Altriom, SAS détenue à 60% par le groupe Vacher et à 40% par Praxy Développement, est un maillon important de la gestion des déchets en Haute-Loire, puisqu'il est la pièce maîtresse d’une politique globale de gestion des déchets territoriaux. C’est un outil à vocation locale qui permet de doter le département d’un outil structurant et de rendre ce territoire largement indépendant de solutions extra-départementales : on ne parle plus d'élimination des déchets, mais d'une valorisation pure avec des débouchés pour ce qui résulte du process... Il s'agit d'une industrie comme une autre ; elle produit, comme les autres. Sauf que sa matière première pour ce faire, ce sont nos déchets...

Autre impact et non des moindres, l'installation d'Altriom met fin au projet de Sita de créer un centre de stockage de déchets (qui aurait accueilli 40 000 tonnes de déchets par an) sur le site du Petit Ronzet, à Cayres-Séneujols ; l'opérateur a d'ailleurs confirmé fin mai l'abandon du projet, rendu obsolète par la capacité du centre, de traiter des déchets qui ne l'étaient pas, avant.

La préparation de Combustibles Solides de Récupération (CSR) au sein de l’installation qui permet également de trier les ordures ménagères et de composter la matière organique, font de ce lieu le 1er centre de tri français à ce point d’intégration. La fraction des déchets qui n’est pas recyclable de manière simple (ou économiquement acceptable) ou qui n’est pas organique, est valorisée en vertu de son PCI qualifié de moyen à haut.
Très largement constituée de plastiques complexes et de textiles ménagers, cette fraction doit être préparée afin de satisfaire au cahier des charges des installations qui vont le consommer en lieu et place de combustibles fossiles... et à un prix défiant toute concurrence.

Tous sont convaincus de la valeur de cette conception du traitement des déchets ; il paraît même qu'une délégation irait bientôt en Chine afin de promouvoir l'installation en dehors des frontières, ce qui a permis au député Vigier d'exprimer son souhait de voir ce centre de tri devenir une sorte de « poumon économique de notre territoire ». Des propos qui n'ont en aucune manière, été remis en question par Laurent Wauquiez, qui se dit convaincu que sur cette question du traitement des déchets, « on est passé du statut de lanterne rouge à celui de pilote. La solution de facilité aurait consisté à s'adresser à un grand groupe, mais nous n'avons pas fait ce pari, car on a confiance en cette entreprise locale. En industrialisant le process, on va trier nos déchets deux fois plus qu'avant. La Haute-Loire mérite d'être audacieuse et innovante ».




