Incinération : Isséane, dans les starting blocks

Le 13/11/2007 à 19:06  

Incinération : Isséane, dans les starting blocks

Isséane vue intérieure du four Derniers tours de chauffe pour Isséane avant sa mise à feu et son lancement officiel. Les essais ont lieu dans les temps impartis et se déroulent au mieux. Ce matin, François Dagnaud, président du Syctom de l’agglomération parisienne et l’ensemble des partenaires qui se sont mobilisés au cours de ces dernières années pour construire le nouvel incinérateur d’ordures ménagères d’Issy les Moulineaux, a fait découvrir en avant première les installations de ce centre multi filières qui aura coûté, tout mis bout à bout, 570 millions d’euros… Isséane reçoit ses premières tonnes de déchets ménagers et rendra ses pleins services d'ici la fin de l'année. L'équipement, voulu par le SYCTOM de l'Agglomération parisienne, est enfoui à 31 mètres sous terre et aura été l’un de chantiers les plus importants et originaux d’Europe…

C’est chaud pour Isséane !...

Projet reconnu d'intérêt général en 2000, Isséane traitera les déchets produits par plus d’ 1 million d'habitants alentour : 17 communes des Hauts-de-Seine, 3 communes des Yvelines et 5 arrondissements de l’ouest parisien. Elle intègre trois filières complémentaires de traitement de déchets ménagers sur un seul site :

le centre de tri préparera le recyclage de 55 000 tonnes maximum à partir de deux grands types d'apports :

- 20 000 tonnes de collectes sélectives d'emballages et de papier,

- 35 000 tonnes d'objets encombrants ;

le centre de valorisation énergétique traitera 460 000 tonnes de déchets ménagers résiduels en récupérant l'énergie pour la transformer prioritairement en vapeur et accessoirement en électricité.

Via le réseau de chaleur, l'énergie dégagée par la combustion des déchets non recyclables fournit du chauffage et de l'eau chaude sanitaire à l'équivalent de 79 000 logements. L'électricité créée par le procédé assurera l’autonomie du centre et le surplus sera vendu. Le tout engendre une économie d’énergies fossiles et évite l'émission de près de 300 000 tonnes de CO2.

L'année 2007 se termine avec sa mise en service, point d'orgue d'un chantier extraordinaire de plusieurs années. Enterré aux deux-tiers, ayant bénéficié d'une démarche de haute qualité environnementale, ce centre de traitement multifilière de déchets ménagers rendra tous ses services d'ici la fin de l'année. Après avoir effectué la phase d'essais à vide en octobre, le centre de tri de collectes sélectives passera par la phase d'essais en charge en novembre. Sa mise en service industriel est prévue début décembre.

L'unité de tri des objets encombrants passera des essais à vide à la réception des premiers objets encombrants à la fin de ce mois et sa mise en service interviendra mi-décembre.

Les installations de l'usine d'incinération sont en phase de démarrage depuis septembre. La deuxième phase de séchage des réfractaires s'est achevée avec succès. Le centre de valorisation énergétique effectue actuellement ses derniers essais techniques à chaud avant sa mise en service d'ici la fin de l'année.

Ces opérations exceptionnelles, les "chasses vapeur", produisent d'importants dégagements de vapeur d'eau dans l'atmosphère. Indispensables avant le démarrage effectif de l'installation, elles nettoient les circuits afin de protéger le groupe turbo-alternateur qui transformera la vapeur issue de l’incinération en électricité.

Puis, en novembre, le centre de valorisation énergétique recevra ses premiers tonnages d'ordures ménagères. Il rendra son plein service à la fin de l'année et fournira toute sa vapeur au réseau de chauffage urbain qui lui est raccordé. Rappelons que cette chaleur bénéficie à l'équivalent de 79 000 logements, soit plus de 300 000 personnes : Isséane est une centrale thermique de 160 mégawatts.

Enterré aux deux-tiers, ce centre aura été l'un des chantiers les plus importants et originaux d'Europe dans le domaine de l’environnement. Il a bénéficié de techniques innovantes, d'une charte de qualité environnementale et d'un processus original de concertation et de dialogue permanent avec les riverains.

Cet équipement de pointe représente un investissement global de 570 M€ HT.

François Dagnaud« Isséane constitue un élément majeur de notre stratégie de développement durable. L'intercommunalité que je représente ici a pour objectif de traiter les déchets de nos concitoyens en préservant au mieux l'environnement », précise le président du SYCTOM de l'Agglomération parisienne, François Dagnaud.

Le SYCTOM a placé la réduction des déchets au premier plan de sa politique car « le meilleur déchet est celui qui n'est pas produit ». Isséane « illustre la stratégie intercommunale de diversification et de complémentarité des modes de traitement des déchets. Le développement du tri permet d'économiser des ressources naturelles et de fournir des matières premières secondaires. Les déchets restants, dits « résiduels », produisent une énergie locale, et renouvelable pour plus de la moitié. Le centre Isséane économise l'utilisation de combustibles fossiles et évite les émissions de gaz à effet de serre. La vapeur produite par les trois centres du Syndicat (Ivry-Paris XIII ; Saint-Ouen ; Issyles-Moulineaux) répond à la moitié des besoins du réseau de chauffage urbain de la zone centrale de la région parisienne », nous a-t-on expliqué par ailleurs.

La mise en œuvre de cette politique de réduction des déchets et de diversification des modes de traitement a permis de diminuer de 80 000 tonnes par an la capacité d'incinération d'Isséane par rapport à l’ancienne unité, au profit du tri-recyclage. Le SYCTOM privilégie aussi le principe de proximité afin de limiter les déplacements de déchets. Il développe également, dès qu’il le peut, les transports alternatifs à la route. En 2006, 17 000 transferts de camions ont été évités au profit du transport fluvial ou ferroviaire.

Cette nouvelle installation a déjà largement utilisé le fleuve pendant le chantier et continuera pendant l'exploitation avec l’évacuation par péniche de 104 000 tonnes de mâchefers chaque année (soit 5 200 camions évités).