Incinération : le bilan est globalement positif


 
 
C’est d’autant plus important que nous avons connu quelques années difficiles dans le domaine de l’incinération, notamment à la suite de la crise d’Halluin puis de Gilly sur Isère avec de réelles interrogations en matière d’impact sanitaire.
La meilleure réponse à ces interrogations c’est de montrer que lorsque des règles strictes sont fixées, elles sont appliquées et respectées.
Le bilan est d’autant plus positif qu’il s’agit d’une mobilisation collective : élus, collectivités locales, administration et professionnels de l’incinération ont traité le problème et fait de leur mieux pour résoudre les situations difficiles. Il faut se rendre compte que cette mise aux normes a représenté des investissements importants pour certaines collectivités et l’intérêt écologique de faire des travaux n’était pas forcément acquis.
La mise aux normes a également mis en évidence d’autres aspects de l’incinération et notamment la fourniture de chaleur.
Deux usines ont dû être réquisitionnées fin 2005 pour des besoins de chauffage et la possibilité de les voir s’arrêter avait suscité une inquiétude de la part des riverains raccordés à ces réseaux de chaleur.
 
 
 
 
On sait que le « bref », document de référence européen en matière de meilleures technologies disponibles dans le domaine de l’incinération, ne préconise pas d’approche différente de celle de la directive européenne en ce qui concerne les oxydes d’azote (NOx) par exemple, l’incinération reste un contributeur modeste dans une zone donnée. Néanmoins, pour l’Ile de France, une zone déjà saturée, les Préfets ont demandé aux exploitants des usines d’incinération situées en zone centrale d’aller au-delà de la norme des 200 mg/Nm3 imposée par la réglementation à 80 mg/Nm3 réalisable grâce à la réduction catalytique.
On peut donc imaginer qua dans certaines zones l’on puisse aller au-delà de la réglementation pour avoir une approche locale d’intégration réalisable après une étude d’impact.
 


La Commission sera vraisemblablement moins active dans les années à venir en matière de gestion des déchets qu’elle a pu l’être au cours de la décennie précédente avec des initiatives très importantes en matière de déchets électriques et électroniques (DEEE), de véhicules hors d’usage (VHU), de décharge et d’incinération.
Il y a maintenant une volonté de veiller à la bonne application des textes adoptés avant d’en adopter de nouveaux.
L’incinération garde une place très importante dans le traitement des déchets. On imagine mal un traitement sans valorisation énergétique aujourd’hui. Je ne vois pas une volonté de la Commission de réduire ce mode de traitement, ni de le développer. Elle souhaite introduire des critères d’efficacité énergétique au-delà desquels l’incinération peut être considérée comme unité de valorisation et non d’élimination.
 
 
Il faudra trouver un juste équilibre dans l’information donnée. Pendant très longtemps, on a parlé exclusivement du risque de pollution que pouvait représenter l’incinération en occultant l’aspect récupération d’énergie.
Au début des années 90, c’était un peu l’inverse.
On a beaucoup insisté sur la valorisation énergétique sans suffisamment parler de l’impact environnemental et sanitaire.
Il est donc important de trouver un juste équilibre dans l’information donnée. Le passage avec succès de la mise aux normes facilitera l’acceptation de l’incinération comme ressource énergétique locale.
 
 
Pour la pyrolyse, nous avons moins de retour d’expérience.
Il n’y a pas de méthode unique et il est toujours bon de développer l’innovation à deux niveaux : soit des modes de traitement complètement nouveaux, soit l’amélioration des performances des modes de traitement existants et notamment l’incinération.
Les techniques de traitement des fumées par exemple ont fait d’énormes progrès au cours de ces dernières années.
Il faut bien évidemment tenir compte des aspects économiques.
Me coût du traitement des déchets a beaucoup augmenté.
Une partie de cette hausse s’explique par l’amélioration de l’état environnemental et une diminution des rejets des installations ; c’est une chose que nous pouvons comprendre. Les rejets de dioxines ont été divisés par 100 entre 1995 et 2006, ce qui a un coût. Le choix d’un mode de traitement de déchets sur un territoire intègre des critères économiques.
Jusqu’où aller en matière de balance coûts – bénéfice environnemental est une question difficile.
Je pense en tout cas pour ma part que les investissements réalisés dans le cadre des mises aux normes ont été bien employés.
	
	
