
Public ou privé ? Telle est la question. Pour l'heure et depuis des années, une seule réponse possible. Les collectivités locales optant pour l'incinération de leurs déchets ménagers doivent solliciter des entreprises privées, dont c'est le métier. Mais demain ? Et bien... Depuis ce soir, elles auront le choix. La Semardel a en effet annoncé officiellement ses fiançailles avec un Allemand dont la philosophie est similaire à la sienne. Une joint-venture, spécifiquement créée, permettra désormais au secteur public de se mettre sur les rangs afin de répondre à des appels d'offres qui seront passés en vue d'incinérer les OM. Cerise sur le gâteau qui ne sera peut-être pas du goût de tout le monde... Ce sera moins cher.
Y aura-t-il tout prochainement du grincement de dents? On est en droit de se poser la question. Ce soir avait lieu un point presse afin d'annoncer des fiançailles qui ne vont peut-être pas plaire à tout le monde...


MVV, l'entreprise publique de la ville allemande de Mannheim, gère actuellement 15 unités thermiques en Allemagne; elle en bâtit deux en Tchéquie et en Grande-Bretagne (à Plymouth). Semardel, détenu par des collectivités locales de l'Essonne (à 75%) et par la Caisse des Dépôts, exploite déjà les incinérateurs de Vert-le-Grand (Essonne) et de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques).

"Cette alliance va permettre aux collectivités locales françaises de bénéficier des avancées technologiques et industrielles qui ont permis aux villes allemandes de développer de manière spectaculaire leur production d'énergie alternative", font valoir, de concert, les deux sociétés.
Cette annonce est présentée comme une "bonne nouvelle pour les collectivités locales qui vont bénéficier des compétences d'un compétitueur supplémentaire", à même de fournir une "qualité optimale de traitement", tout en présentant une "offre publique" avec une "vision publique de la gestion des déchets", assurant une préservation du patrimoine de la collectivité locale, et ce, à moindre coût : outre Rhin, l'intervention de MVV Umwelt est facturée à environ - 30% du tarif courant observé chez nos voisins. La joint-venture escompte pouvoir damer certains pions avec des coûts d'ores et déjà affichés : "très compétitifs"...
