Incinération : Melun est mise en examen



Dès 1999, des travaux de mise aux normes de l'usine avaient été ordonnés par la préfecture de Melun (Seine-et-Marne). Faute de résultat, le 5 septembre 2001, le préfet avait donné six mois au syndicat intercommunal de l'agglomération pour respecter les normes sans obtenir gain de cause. Il avait alors ordonné la fermeture de l'usine.
Un nouvel incinérateur d'une capacité de 125 000t/an, autorisé en 2001, a ensuite été construit sur le même site et a été inauguré le 14 juin 2003. Selon le ministère de la santé, cet incinérateur bénéficiait des dernières technologies et respectait les normes d’émission fixées par une récente directive européenne, en particulier le niveau de 0,1 ng/m3. Une surveillance des dioxines en « continu » (filtre accumulateur analysé tous les mois) devait être alors mise en place.
Cela étant, l’étude d’impact de ce nouvel incinérateur avait été attaquée devant le tribunal administratif sur le motif de l’insuffisance du volet sanitaire.

Des médecins de Maincy ont signalé dès 2002 des cas suspects de cancers. L'Institut de veille sanitaire (Invs) et l'Agence française de sécurité des aliments (Afsa) ont donc mené (en 2005) une enquête sur les sites des incinérateurs sans trancher sur les conséquences sanitaires dans le cas de l'usine de Vaux-le-Pénil. « La terre est polluée pour des dizaines d'années. Huit communes riveraines sont considérées comme polluées par la préfecture », dénonce Mme Coffinet, en expliquant que la consommation de produits locaux est toujours déconseillée. « N’oubliez pas, il a fallu un siècle pour faire reconnaître la toxicité de l’amiante. Le premier article relevant la toxicité des dioxines a été publié il y a environ 70 ans », mais force est de constater, que « la prise de conscience des problèmes sanitaires autour des incinérateurs se fait lentement. »
« Aujourd’hui, nous attendons la date du jugement avec beaucoup d’espoir car nos demandes sont pleinement justifiées » ajoute Pascale Coffinet. Affaire à suivre.

