La collecte des médocs a été dopée

Le 30/04/2012 à 16:26  

La collecte des médocs a été dopée

Récupération des médicaments périmés S’il est un éco-organisme dont on entend somme toute, peu parler, c’est bien Cyclamed... sauf, de temps à autre, histoire de faire le point sur les problèmes éventuellement rencontrés, ou mieux, les performances enregistrées en matière de taux de récupération des médicaments périmés ou non utilisés. Bon an mal an, il fait son petit bonhomme de chemin et affiche un taux de récupération supérieur à 50% des tonnages récupérables. Autant dire qu’il ne fait pas figure de verrue sur la face de la collecte des déchets telle que pilotée par les éco-organismes au nom de la REP…

 Pour ceux qui ne connaissent pas, Cyclamed a pour mission la récupération de médicaments et leur destruction (la récupération à des fins humanitaires est interdite depuis décembre 2008).
Comme chaque année, Thierry Moreau Defarges, président de Cyclamed, était accompagné d’une partie de son équipe, notamment Bénédicte Niérat Munier, Jacques Aumônier, Daniel Robin et Blaise Montfort, pour présenter le panel des actions menées, et faire part des avancées en matière de collecte de ces déchets si particuliers, que sont les médicaments périmés ou non utilisés… Sont concernés les sirops et solutions, les suppositoires et ovules, les comprimés, gélules et poudres, mais aussi les pommades, crèmes, gels, et puis bien sûr les aérosols et sprays.
Sont exclus du dispositif, les médicaments vétérinaires (pourtant vendus en pharmacie), la parapharmacie, les compléments alimentaires, les pansements et compresses…
Force est de constater que le tri va crescendo…

Aujourd’hui, quelque 170 laboratoires cotisent à Cyclamed… et financent les campagnes de communication dédiées, à la télé mais aussi sous forme d’affiches à apposer dans les officines : l’idée est de doper la collecte de ces déchets très particuliers, puisque composés de plastique, aluminium, carton, verre pour ce qui est des emballages mais aussi, de produits pharmaceutiques et donc chimiques…, afin de motiver les citoyen à l’idée de remettre les médicaments non utilisés ou périmés à son pharmacien, lequel sera collecté afin d’éliminer ces produits dans les règles de l’art : la règle prescrite étant systématiquement l’incinération.

Dans ce contexte, depuis le 7 avril et jusqu'au 23 juin prochain, Cyclamed mène une campagne d'information afin de sensibiliser les citoyens à l'importance de la collecte, par les pharmacies, des médicaments non utilisés (MNU). Elle cible surtout les mères de famille, puisqu’il apparaît que ce sont elles, qui sont principalement confrontées à la gestion des médicaments.
Selon une étude, menée par LH2 sur 995 personnes en 2012, 75 % des Français affirment participer au dispositif de collecte des MNU. Les jeunes sont visiblement les moins sensibilisés avec 16 % seulement de personnes ayant répondu par l'affirmative (25 et 34 ans), contre 66 % de participants à la collecte, pour les particuliers âgés de plus de 65 ans. L’étude révèle que plus de 70 % des personnes qui rapportent leurs médicaments chez le pharmacien sont des femmes (38 % des individus interrogés affirment effectuer cette démarche deux fois par an en moyenne). Quant aux pharmaciens, ils sont beaucoup plus sensibles aujourd’hui à l’idée de récupérer ces produits qu’il y a quelques années : 95 % d'entre eux accepteraient de récupérer les médicaments. Avec plus de 14 000 tonnes collectées en 2011, la pratique semble rentrer dans les mœurs. Pourtant au début de l'opération, en 2007, de nombreux pharmaciens refusaient encore de récupérer les médicaments de leurs clients.

En 2011, 14 565 tonnes de MNU ont été collectées par les pharmacies et grossistes répartiteurs ; en 2010, 13 402 tonnes avaient été incinérées, ce qui permet d’affirmer que Cyclamed a enregistré une progression de 8,7% par rapport à 2010. Mais son évolution pondérée (en fonction du nombre de médicaments vendus) marque une progression de 9,3%, puisque le nombre de boîtes de médicaments vendues en en officine a baissé en 2011 par rapport à 2010 : en considérant l'augmentation de la population française de 2,2%, le gisement total en masse des MNU a en effet diminué de 6% entre 2010 et 2012...
Si l'on posait l'hypothèse que la population est restée constante, le gisement total en masse des MNU aurait diminué de 8% entre 2010 et 2012.
L’incinération de ces produits récupérés est effectuée par les 52 unités de valorisation énergétique des déchets réparties un peu partout en France… On notera que selon une étude, conduite par l'Institut CSA en 2012 et portant sur 500 foyers, on évalue à 23 300 tonnes le gisement des médicaments non collectés, pour l'ensemble de la population française… En 2010, on a même estimé la quantité moyenne des médicaments à 477 gr par foyer ; en 2012, la proportion passere à 439 gr (-8%) à population constante…