hanisation a le vent en poupe …
Utilisée depuis belle lurette dans les pays du nord de l'Europe comme l’Allemagne, le Danemark, la Suède et la Suisse, force est de constater que la méthanisation n’a pas rencontré le même succès en France… A croire qu'elle n'a principalement séduit que celles et ceux qui souhaitent écouler les boues d’épuration urbaines et industrielles issues de l’agroalimentaire… Marc Cheverry (Ademe) "rectifie le tir" et explique pourquoi la méthanisation peut s'avérer être un choix judicieux...


« Le développement de la méthanisation répond à plusieurs objectifs, expose Marc Cheverry, chef du service Prévention et gestion des déchets à la direction Consommation durable et déchets (Ademe)… Il s’agit d’augmenter la valorisation des déchets ou matières organiques provenant des collectivités locales, des entreprises ou encore du monde agricole afin de produire de amendements naturels et de contribuer à la réduction de déchets mis en décharge de 15% d’ici 4 ans.
Enfin, et parce que la méthanisation le permet, l’ambition est aussi de concourir, grâce à ce procédé simple, à la recomposition du bouquet énergétique national qui devra, selon les engagements européens pris par la France, être constitué de 23% d’énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie finale d’ici 2020»…

Quant à la méthanisation des déchets ménagers, elle démarre avec une demi douzaine d’unités installées sur le territoire et de nombreux projets qui représentent des tonnages importants.

Oui car, selon Marc Cheverry, « les élus de collectivités locales doivent tenir compte de l'obligation de réduction des déchets mis en décharge. Ils sont également soumis à la pression de leurs administrés qui ne souhaitent pas voir apparaître de nouvelles usines d’incinération »…
Les collectivités sont de plus en plus conscientes de ces enjeux : à elles de faire le choix entre le compostage et la méthanisation, deux solutions complémentaires.
Autre perspective, l’énergie issue de cette transformation naturelle peut en effet, une fois transformée en bio méthane, alimenter les flottes de véhicules publics (c’est le projet de la communauté urbaine de Lille pour son réseau de bus) ou être injectée dans le réseau de gaz naturel géré par GrDF, principal distributeur de gaz naturel en France.

Dans la foulée, le prix du biogaz épuré devrait lui aussi évoluer favorablement.
« Les efforts portent aussi sur les transferts de technologies pouvant être entrepris avec les acteurs plus aguerris dans ce domaine, notamment les bureaux d’études et fournisseurs de matériels venus du Nord de l’Europe ou le soutien à des relais (association des agriculteurs méthaniseurs de France, par exemple) afin de capitaliser les expériences et diffuser les connaissances.
Et puis…
Depuis près de deux ans, rappelle Marc Cheverry, l’Ademe et d’autres partenaires, oeuvrent en faveur d’une instruction simplifiée des dossiers concernant les installations de méthanisation : le cours de l’énergie évolue à la hausse, tout comme le prix de la mise en décharge : la filière méthanisation a donc de belles perspectives de développement ».
