La production de déchets ralentit : merci ( ? ) la crise !


C’est dans ce contexte bien particulier, que Philippe Chalmin accompagné de Catherine Gaillochet, présentait son « panorama mondial des déchets » en présence de Denis Gasquet, directeur général de Veolia Propreté, entreprise partenaire, au sens noble du terme, de ce vaste chantier…


« La tendance va à l'accroissement des volumes, même si la réduction des tonnages commence à faire son chemin », confirme l’auteur Catherine Gaillochet. La planète a produit entre 3,4 et 4 milliards de tonnes de déchets en 2006, dont 1,7 à 1,9 milliard de tonnes de déchets municipaux : si ce sont les chiffres de ces derniers qui se révèlent les plus faciles à calculer, selon les auteurs, il faut y ajouter, quand même 1,20 à 1,67 milliard de tonnes de déchets industriels non dangereux et 490 millions de tonnes de déchets dangereux (estimations).
Mais qu’on prenne garde : « avec le secteur des déchets, on entre vite dans le monde du flou statistique… (…). Les 4 milliards de tonnes étant relatives au « cœur de métier », ce qui exclut les déchets du BTP, ceux des mines, de l’agriculture et des activités forestières », complète Philippe Chalmin.

La Chine est désormais le premier producteur de déchets municipaux (300 millions de tonnes en 2005), devant les Etats-Unis et l'Europe des Quinze.
L'ensemble des activités économiques liées aux déchets, de la collecte au recyclage, représenterait un marché mondial de quelque 300 milliards d'euros.

« Les modes de traitement varient eux aussi, selon l’histoire et aussi la géographie du pays, la France ayant trouvé une sorte d’équilibre en la matière (1/3 décharge, 1/3 incinération, 1/3 recyclage/compostage) et ce, même vis-à-vis de ses voisins européens.
Le Royaume-Uni a misé sur la décharge parce qu’il dispose d’un sol majoritairement argileux ; le Japon, en manque d’espace, a opté sur l’incinération (74%), tandis que l’Australie ou encore les Etats-Unis, ne manquant pas de place, ont tablé sur l’enfouissement », explique à son tour Denis Gasquet. Etant entendu qu’il est important de toujours relativiser : ainsi, à « Houston (USA) où n’existe aucune passion environnementale, le recyclage est le parent pauvre, à l’inverse des statistiques établies à Portland (USA) qui peut se vanter d’un taux de recyclage de l’ordre de 50% », poursuit le Directeur général de Veolia Propreté...


« Les gens achètent moins et en gamme inférieure, ce qui induit moins de déchets », remarque Denis Gasquet : de fait, sur les trois premiers mois de cette année, « les déchets ont baissé de 5 à 10% en moyenne dans le monde. Nous avons ressenti cette baisse de manière simultanée, dans tous les pays. Aux Etats-Unis, les régions touchées par la crise des «subprime» ont vu la quantité de déchets régresser davantage que dans le Middle West. En Ile-de-France, les volumes ont baissé de 7 à 8 % »...
Une chose est sûre : « c'est la première crise où l'environnement est considéré comme une solution, et non comme un problème. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer la place faite à l’économie verte dans différents plans de relance en Europe, au Japon et aux Etats-Unis »...
