La valo des micro-algues est promise à un bel avenir

Le 13/03/2012 à 11:46  

La valo des micro-algues est promise à un bel avenir
micro-algues GreenStars, lauréat de l’appel à projet Investissements d’Avenir "Instituts d’Excellence sur les Energies Décarbonées" (IEED), est un ensemble de plateformes collaboratives regroupant des acteurs hexagonaux de la filière de valorisation des micro-algues. Objectif premier : développer, à l’horizon 2020, des composés d’intérêts dont des biocarburants performants et des molécules à haute valeur ajoutée grâce à des micro-algues utilisant les émissions de CO2 et les substances issues des rejets des activités humaines...

 De plus en plus sous le feu des projecteurs, les micro-algues offrent un potentiel d’innovation pour les secteurs de l’énergie, de la chimie, de la nutrition humaine et animale et de la cosmétique de par leur richesse intrinsèque (voir notre article). En effet, elles sont reconnues pour leur extraordinaire composition : notamment en protéines, lipides, fibres, vitamines, minéraux et pigments. Elles offrent encore un champ d’exploration pour développer des produits innovants, naturels et fonctionnels. Porté par l’INRA et rassemblant 45 partenaires (organismes de recherche publique, entreprises, collectivités territoriales, pôles de compétitivité), GreenStars a pour ambition de se positionner, d’ici 5 à 10 ans, parmi les centres d’excellence mondiaux dans le domaine de la bioraffinerie des micro-algues. Un budget de 160 millions d'euros sur 10 ans est initialement prévu, dont près de 20% d’aide publique.

 Face à des enjeux stratégiques mondiaux relatifs au développement des bioénergies et des produits biosourcés, les micro-algues apparaissent aujourd’hui comme une solution porteuse d’avenir et de développements économiques majeurs à un horizon d’une dizaine d’années. Les recherches et les investissements dans la filière des micro-algues à des fins énergétiques se sont récemment considérablement développés : plus de 2 milliards de dollars d’investissements et plus de 200 projets de R&D ont été recensés, en majorité aux Etats-Unis. Sans utiliser de terres arables, cette filière offre la possibilité de produire des biocarburants de troisième génération à partir de CO2 d’origine industrielle et de substrats issus d’eaux recyclées. Elle s’inscrit ainsi dans une stratégie de recyclage et de valorisation des rejets issus de l’activité humaine (voir notre exposé). Par ailleurs, les micro-algues peuvent accumuler jusqu’à la moitié de leur poids en lipides, l’une des matières premières des biocarburants, d'où une productivité qui peut atteindre des valeurs élevées.

 L’IEED GreenStars a été conçu afin de permettre à la France d’avoir une vision industrielle de l’ensemble de la chaîne de production et de devenir un acteur de poids doté d’un rayonnement international. Pour y parvenir, ce nouveau réseau national de plateformes collaboratives intègre les expertises et les technologies des meilleures équipes de la recherche publique française sur tous les fronts scientifiques concernés, des PME innovantes sur la totalité des produits valorisables et des grands groupes fortement intéressés pour prendre des positions de choix sur les marchés à l’international.

 GreenStars dispose de 3 atouts : il rassemble des capacités d’innovation réelles, sera équipé d’infrastructures de qualité dotées de moyens technologiques conséquents et il fédèrera enfin des acteurs très représentatifs. Toutes les compétences de la filière y sont en effet représentées : de la physiologie et la génétique des micro-algues à l’optimisation des conditions de culture, en passant par l’extraction des produits d’intérêt, sans oublier la prise en compte de l’éco-conception de la filière, de la modélisation et de la simulation numériques, de l’acceptabilité sociale et de l’analyse économique. A terme et suivant les résultats obtenus, des emplois et de nouveaux débouchés dans de nombreux secteurs industriels pourraient être générés. GreenStars participera également à la formation des compétences en ingénierie qui seront nécessaires demain pour qu’une filière solide se structure durablement sur ces thématiques. Dès 2015, il sera doté de démonstrateurs industriels basés sur des technologies de pointe qui permettront de construire un modèle économique et environnemental viable.