L’Afrique de l’Ouest croule sous les DEEE

Le 06/03/2012 à 17:02  

L’Afrique de l’Ouest croule sous les DEEE

DEEE en Afrique Le sujet n'est pas nouveau, loin s'en faut, que ce soit dans nos colonnes ou ailleurs. Pour autant, rien n'est réglé et donc, tout reste d'actualité... Dans un rapport intitulé « DEEE ? Où en sommes-nous en Afrique ? », l’Organisation des Nations Unies s’alarme de la situation en Afrique de l’ouest, au regard de la problématique des DEEE : le flux de ces déchets prend des proportions telles que ce rapport fait l'écho des quantités issues de la consommation intérieure (85% des quantités) mais aussi des tonnages  en provenance d’Europe (15% environ)...

 « La gestion efficace des quantités croissantes de déchets électroniques produites en Afrique et dans d’autres pays du monde constitue une part importante de la transition vers une économie verte à faible intensité de carbone et efficace dans l’utilisation des ressources. Il est possible de développer les économies africaines, de créer des emplois décents et de protéger l’environnement en assurant une gestion durable des déchets électroniques et en récupérant les métaux précieux et autres ressources renfermés dans les produits qui finissent comme déchets électroniques », a notamment déclaré Achim Steiner, Directeur exécutif du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) et sous-Secrétaire général de l’ONU...

Sur les cinq pays étudiés dans le cadre de ce rapport, à savoir le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Liberia et le Nigeria, on estime à  650 000 voire 1 000 000 de tonnes, les quantités de DEEE "produites" chaque année. S'il est clair que l’Afrique n’est pas le continent le mieux pourvu, il est désormais évident que les  équipements électriques et électroniques envahissent le territoire à très grande vitesse : ainsi, le taux de pénétration des ordinateurs personnels a été multiplié par dix au cours des dix dernières années. Le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile a, quant à lui, été multiplié par cent....
A la clé, les inévitables déchets : 85% des tonnages constatés proviennent du marché intérieur, auxquels s'ajoutent les DEEE qui arrivent de l'étranger, et notamment en provenance de l'Union europénne. On retiendra que le Royaume-Uni (suivi de la France et de l’Allemagne) constitue le principal exportateur d’EEE (neufs ou non) en Afrique (avec des écarts sensibles entre ces trois pays).

Le rapport de l’ONU expose que l’exposition aux substances dangereuses rejetées au cours des diverses opérations de démontage font peser de graves risques pour la santé et la sécurité des populations qui travaillent sur ces sites et aux alentours. Les enquêteurs de l’ONU ont même constaté "le travail de nombreux enfants âgés d’environ douze ans qui se chargent de trier les différents matériaux ou de démonter de petits objets".

Certes, la collecte et la remise en état de ces DEEE fournissent du travail et un revenu à de nombreux Africains : le rapport explique que  cette activité assurerait un revenu à près de 30 000 personnes à Accra au Ghana ou encore à Lagos au Nigeria.
L’ONU préconise la mise en place de mesures comme l’amélioration des stratégies de collecte, mais aussi la création de structures plus officielles de recyclage, afin de limiter les dommages. dans l'esprit des rédacteurs du rapport, ces réformes "pourraient même créer des opportunités économiques pour les habitants, puisqu'à partir de ces déchets, il est possible de récupérer des métaux précieux comme de l’or, du cuivre ou de l’argent".