Le BIB, un emballage pratique, mais pas simple à recycler

Le 24/07/2019 à 18:13  

Le BIB, un emballage pratique, mais pas simple à recycler

BIB : une recyclabilité à repenser Avec les beaux jours, comme chaque année, les ventes de vin en bag-in-box®, ou BIB, également appelés « caisse-outre », explosent. Pratique, facilement transportables, et économique pour le consommateur, ce conditionnement a tout pour plaire. Sauf que son recyclage s'avère délicat : si le carton extérieur ne pose pas de difficulté, il en va autrement des poches intérieures, celles en aluminium, « PETmet » et celles avec l'EVOH, et du petit robinet qui complètent l'ensemble...
 Chaque été plus de la moitié des Français achètent du vin conditionné en bag in box. Avec des parts de marché en hausse, on estime à plus de 100 millions le nombre de BIB écoulés chaque année sur le marché français, cet emballage attractif représente un enjeu d'importance, et quelques difficultés en matière de recyclage.

Le carton intègre le bac jaune depuis l'origine de la collecte sélective et ne pose aucun problème. Ce n'est pas le cas du reste de cet emballage (une outre en plastique avec de l'aluminium, le PETmet, ou celle avec l'EVOH, perturbe le recyclage du polyéthylène, sans parler du petit robinet composé le plus souvent de deux résines), qui sera admis dans le bac jaune dès lors que la collectivité sera agréée pour passer à l'extension des consignes de tri. La modernisation des outils industriels de tri suffira-t-elle pour permettre le recyclage de ces éléments ? Telle est la question... et la réponse bien incertaine. La recyclabilité du Bib doit être améliorée. Car les polyrésines posent le problème de la non recyclabilité du produit, alors que la réglementation est vouée à se durcir :
 le Paquet Economie circulaire est composé de textes définissant les nouvelles règles européennes pour la gestion des déchets et établissant de nouveaux objectifs pour le recyclage à échéance 2025 et 2030, notamment pour chaque matériau d'emballages.
 la Directive européenne sur les plastiques à usage unique récemment votée par le Parlement Européen, entrant en vigueur cette année et devant être transposée en droit national à échéance 2021 : ce texte vise notamment à agir sur l’éco-conception et à introduire une part de matière plastique recyclée dans les produits...
 la FREC, qui devra se traduire par une loi dédiée à l'économie circulaire et à la lutte contre le gaspillage, le projet présenté le 10 juillet dernier en Conseil des ministres devant être discuté à l'assemblée dès septembre.

Metteurs en marché et industriels du recyclage devront donc plancher sur le sujet puisque tout converge pour que l’impact du plastique soit réduit, ce qui passe par l'amélioration de la conception et de la recyclabilité des emballages. Car il n'a pas été possible jusqu'à maintenant, de séparer les différentes couches des films composant les poches, qui sont donc éliminés comme tous les déchets non recyclables. Sauf que la TGAP passera en mode dissuasif prochainement...
Dans ce contexte, un groupe de travail composé des fabricants, des entreprises du recyclage, a été mis sur pied il y a un an, à l'initiative d'Adephe : l'une des pistes étudiées consisterait à vérifier si les BIB peuvent intégrer les flux actuels du recyclage. Le hic, est que les poches sont équipées du petit robinet, composé de silicone pour le joint, et d'une résine autre, rigide.
Peut être faudra-t-il dans le cadre des nouvelles consignes de tri, inviter le consommateur à séparer les poches d'avec les cartons, ce qui facilitera le travail réalisé en centres de tri.

Il reste que pour qu'il y ait recyclage effectif, il faudrait disposer d'un gisement suffisant, de sorte à pouvoir organiser un débouché économiquement satisfaisant: collecter est une chose, assurer l'écoulement de la matière est tout aussi important.
Des tests doivent être organisés au cours de cette année 2019, en collaboration avec des centres de tri et des recycleurs, afin de trouver des solutions pérennes.