Le Centre d'Expertise du Recyclage est en passe de sortir des cartons

Le 14/02/2017 à 9:49  

Le Centre d'Expertise du Recyclage est en passe de sortir des cartons

Réflexion collective Après l'idée, émise il y a près de trois ans maintenant, les choses se précisent : le premier centre d'expertise du recyclage pourrait tout bientôt ne plus être une idée à creuser mais un creuset mixant des intelligences et compétences au service d'une industrie d'avenir...
 Trait d’union entre l’industrie et la recherche, fonctionnant avec l’appui des organisations professionnelles, les centres d'expertise technique constituent pour le tissu industriel concerné, un dispositif d'études que l'on peut mutualiser, comme une possibilité de procéder à des transferts technologique et d’innovation, ces centres fonctionnant grâce aux compétences de collaborateurs qualifiés, ingénieurs, scientifiques et techniciens spécialisés dans leur domaine.
En apportant aux entreprises des infrastructures d’essais et d’évaluation, des compétences scientifiques et technologiques, des informations, des analyses, ces structures contribuent évidemment grandement à la compétitivité de l’industrie concernée, comme au renforcement de l’emploi, voire à l’attractivité des professions qui bénéficient collectivement de la structure mise en place.

 Après trois années de maturation, le projet de créer de toutes pièces un centre d'expertise du recyclage verra le jour en 2017. Un grand pas a donc été franchi entre 2014, une année qui a permis de l'imaginer dans le cadre de réflexions menées au sein du conseil d'administration de Federec, l'Ademe s'étant déclarée « partante » pour associer les parties prenantes, et aujourd'hui...
Dès l'année suivante, une étude de faisabilité était menée par Federec avec différents consultants, cette étude ayant été suive d'une rapport remis à l'Ademe, aux ministères de l'Environnement, de l'Economie et de l'Industrie, tandis que l'année 2016 a été consacrée à peaufiner le projet, ce qui s'est traduit par des consultations menées par la Fédération des entreprises du recyclage avec le Conseil national de l'Emballage, le Centre technique du Bâtiment, l'Institut de l'Economie Circulaire, l'Union des industries du recyclage, l'Institut de recherche technologique IRT-M2P, pour ne citer que ces quelques exemples, démontrant l'envergure du projet.
Le CER souhaité par Federec a fait l’objet d’une réunion de présentation par Jean-Philippe Carpentier, Président de la Fédération et François-Michel Lambert, Député des Bouches du Rhône mais aussi Président de l’Institut d’Economie Circulaire (IEC), au Ministère de l’Économie à Bercy, le 26 janvier dernier. De nombreuses structures et entreprises ont assisté à ce rendez-vous, notamment des metteurs sur le marché de bien de consommation et de matériaux, les pouvoirs publics, les éco-organismes et quelques observateurs : Federec, l'Institut Economie Circulaire, l'Ademe, l'AFEP, Arcelor Mittal France, le Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, le Ministère de l’Écologie, CGDD, CPME, UIR, ENVIE, Eco-Emballages, Eco-Systèmes, Corepile, Valdelia, Eco-mobilier, Ecologic, Paprec, Screlec, Exstrapol, l'Association Française de l’Aluminium, …

 Projet d’intérêt général commun, le CER, qui doit être officialisé d'ici l'été 2017, a pour ambition de fédérer l’ensemble des acteurs du secteur autour des grands enjeux liés au développement de la profession. Appuyé par l’IEC, ce centre sera l'une des grandes étapes dans la professionnalisation de la filière, puisque né de la volonté de rassembler, construire un dialogue organisé et bénéficier de l’expertise des acteurs de la chaine de valeur des matières du recyclage ; il vise à répondre à deux enjeux économiques et environnementaux essentiels de l’industrie :
 Préserver et garantir l’utilisation des matériaux issus de l’industrie du recyclage dite « mine urbaine » dans un cycle de l’économie circulaire en intégrant la révolution numérique,
 Capitaliser sur le bilan CO2 et énergétique des filières de recyclage qui permettent de contribuer efficacement à la lutte contre le dérèglement climatique.
Le calendrier prévisionnel est fixé : d'ici mai prochain et à compter de ce mois de mars, on connaitra les membres fondateurs, seront nommés les membres du Conseil d’Administration, sera élu le président de ce Conseil, les projets de statuts et de réglement intérieur seront finalisés, ce qui permettra d'officialiser la création du GIE, ce qui permettra de procéder à la  signature des statuts et réglement.
En juin - juillet de cette année sera constitué le Comité Scientifique, lequel se réunira pour la première fois en septembre prochain, le Conseil d'administration devant quant à lui se réunir en octobre
 
Le champs d'actions de cette nouvelle structure sera calibré pour s'adapter aux évolitions du marché et de la filière du recyclage.
Avec pour objectif de réduire drastiquement les quantités de produits manufacturés non recyclables mis sur le marché, le CER s’articulera donc, autour de plusieurs domaines de compétence :
 La conception des produits mis sur le marché, puisque l’innovation et les demandes des consommateurs conduisent à la mise sur le marché de produits souvent plus complexes (écrans plats, textiles connectés, emballages offrant une meilleure protection des produits) …
 Les technologies de tri-séparation des matériaux disponibles et émergentes, puisque l’innovation dans les méthodes de détection, comme les vitesses de calculs, permettent de faire émerger de nouvelles solutions de séparation des matériaux : nuances d’alliages, plastiques noirs, ...
 Les débouchés techniques et commerciaux pour les matières premières de recyclage sur le territoire ou dans d’autres pays, puisqu'ils  s’ouvrent et se ferment en fonction de facteurs économiques divers tels que coût du travail, avantages fiscaux, capacités industrielles, …
 Les cours des matières premières, qui dépendent souvent de paramètres mondiaux et de choix d’investissement stratégiques de tel ou tel pays (minerais de fer, pétrole, …).
 La réglementation et des politiques d’incitations à la collecte et au tri, puisqu'elles s’appuient sur des choix généralement internationaux et sur une connaissance croissante des impacts sur la santé et l’environnement (convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants, Directives et réglements européens)...