Le GT « chaleur et froid renouvelables » a rendu ses conclusions

Le 11/10/2019 à 6:26  

Le GT « chaleur et froid renouvelables » a rendu ses conclusions

Réseau de chaleur Sitru Mis en place en mars 2019, le groupe de travail « chaleur et froid renouvelables » dévoile ses propositions pour accélérer le développement de la filière : 25 mesures d’action, retenues par le Gouvernement, visent à mobiliser les collectivités, informer les consommateurs, rendre les réseaux plus compétitifs, verdir l’énergie livrée par ces réseaux et favoriser la R&D. Ce 7 octobre, à l'occasion d'une visite à Reims, la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, et la secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon, ont en effet annoncé les principales mesures issues de ces échanges, associant pouvoirs publics, Ademe et principaux acteurs de la filière depuis avril 2019.

 Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone, le gouvernement a prévu d’agir sur divers leviers parmi lesquels le développement « massif » de la chaleur renouvelable, des réseaux de chaleur et de froid.

 Dans un édito, Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire et Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat, indiquent  que « très majoritairement alimentés par des énergies fossiles il y a dix ans, les réseaux sont désormais majoritairement alimentés par des énergies renouvelables : 83% d'entre eux, représentant 88% des livraisons de chaleur, utilisent désormais des énergies vertes pour produire de la chaleur ».  Soutenir le déploiement des réseaux de chaleur et froid représente ainsi un projet de territoires et constitue « un vecteur indispensable pour exploiter massivement les énergies renouvelables de récupération » et pour valoriser « l’ensemble des ressources énergétiques disponibles localement ». Point de rencontre des politiques territoriales en matière d’énergie-climat et d’urbanisme, ces réseaux permettent de valoriser des ressources variées telles que : la chaleur fatale, l’énergie du sol et du sous-sol avec la géothermie, les ressources forestières locales gérées durablement, la chaleur cogénérée par des unités de méthanisation territoriales, ou encore l’énergie du soleil avec le solaire thermique.

C'est à partir de ce constat que le gouvernement a lancé, en mars 2019, le groupe de travail « chaleur et froid renouvelables » dont les travaux se sont articulés autour de 4 axes : créer et développer les réseaux de chaleur et de froid, assurer la compétitivité économique des réseaux de chaleur, renforcer le taux d’énergie renouvelable et de récupération de chaleur, innover en créant des outils d’aide à la conception et au pilotage. Ce GT a réuni une centaine de participants, avec l’implication forte de plusieurs d’entre eux, notamment le Syndicat National du Chauffage Urbain et de la Climatisation Urbaine (SNCU), l’association Amorce, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), appuyés par l’expertise de l’Ademe, du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA), et de la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), qui en assurait l’animation.

Les chiffres-clésdes réseaux de chaleur en France

760 réseaux de chaleur, principalement dans les grands centres urbains, avec une longueur cumulée de 5397 km représentant 25 TWhde livraison de chaleur
Ils alimentent à 91% des bâtiments résidentiels et tertiaires (56% sont des logements, 35% du tertiaire), les autres secteurs (industrie, agriculture) se répartissent les 9% restant.
56%de la chaleur produite est d’origine renouvelable ou de récupération.
Ce qui correspond à 2,4 millions de logements ou équivalent,soit 38 212 bâtiments raccordés

 
 L’objectif est d’inciter les collectivités territoriales et leurs partenaires à agir dès maintenant pour atteindre les objectifs nationaux à l’horizon 2030, à savoir une multiplication par 5 des quantités de chaleur et de froid renouvelables et de récupération livrées par rapport à 2012. Les conclusions désormais dévoilées ont permis de définir 25 mesures d’action, l'ensemble de ces mesures visant 5 objectifs : accroitre la mobilisation et l’attractivité des réseaux, améliorer l’information et la protection des consommateurs, renforcer la compétitivité économique des réseaux, contribuer au verdissement de l’énergie livrée par les réseaux, valoriser l’innovation et investir dans la R&D. Le détail des 25 mesures est à lire ici : www.ecologique-solidaire.gouv.fr
Parmi les mesures, on retiendra a mise en place d’une campagne collective pour initier des projets de construction d’un réseau ou encore le lancement d’une plateforme pour communiquer « plus efficacement pour la promotion des réseaux de chaleur auprès des maîtres d’ouvrage et des clients potentiels ». La possibilité de déployer un « bonus du Fonds Chaleur » pour les projets participatifs locaux, la mise en place une mission d’accompagnement pour redynamiser 10 à 20 réseaux en difficulté, une révision de la trajectoire d’augmentation du Fonds de Chaleur afin de « compenser le gel de la Contribution climat-énergie », et la possibilité d'attribuer des CEE pour des raccordements réalisés sur des réseaux aidés par des aides du Fonds Chaleur, sont également validés.

Particulièrement attendues par les acteurs réunis au sein du Club de la chaleur renouvelable (AFPG, Amorce, ATEE, CIBE, Enerplan, Fédène, SER et Via Sèva), les conclusions de ce groupe de travail réaffirment la place de la chaleur renouvelable dans le modèle de transition écologique français, s'est réjouie Amorce. « Les mesures en faveur de l'attractivité et de la compétitivité des projets sont de nature à relancer l'ambition des acteurs, en incitant au développement des centaines réseaux de chaleur renouvelable existant, mais aussi à la création de nouveaux réseaux dans les nombreuses villes de 10 000 à 30 000 habitants qui n'en bénéficient pas encore», poursuit en substance l'association  représentant les intérêts des collectivités locales

« En effet, alors que la chaleur représente presque la moitié de la consommation énergétique française et que la moitié de l'effort à réaliser pour atteindre les 33% d'énergies renouvelables d'ici à 2030 repose sur le développement de la chaleur renouvelable, les projets de chaleur renouvelable et de récupération sont encore trop peu nombreux. De la chaleur géothermique à la chaleur solaire, en passant par la valorisation énergétique des déchets, le bois énergie, ou encore la récupération de chaleur industrielle, des eaux usées ou des data centers, les leviers de développement sont multiples et doivent être tous exploités, au même niveau et avec la même ambition».