Le recyclage des batteries passe la vitesse supérieure …

Le 30/08/2013 à 19:40  

Le recyclage des batteries passe la vitesse supérieure …

 Deux « majors » dans leur domaine, planchent sur un sujet ardu : le recyclage de batteries de voitures électriques de deuxième génération (signe évident que la fin de vie intègre bel et bien la mise au point de nouveaux produits, il est bon de préciser que ces batteries spécifiques n'en sont encore qu'au stade du développement). C’est la belle histoire aussi, d’une collaboration fructueuse entre le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) et un expert du traitement de déchets spéciaux ou dangereux, la Sarp Industries...

 L'éco-conception pour récupérer plus et mieux, uns fois les batteries HS. Tel est l’objectif objectif des deux spécialistes, le CEA et la Sarp (pour ce faire, les deux entités ont en effet, signé un partenariat l’année dernière, portant sur trois ans renouvelables), afin de mettre au point des techniques de démantèlement ou de broyage des batteries usagées, mais aussi de séparation des liquides et des solides, lesquelles favoriseront une récupération optimale des solvants et des métaux tels que le lithium, le cuivre, le cobalt, le nickel ou encore le manganèse.

C’est ainsi qu’à Grenoble, le CEA, en collaboration avec Renault, a mis au point une unité pilote de production au sein de laquelle il est possible d’expérimenter les batteries de nouvelle génération (lithium-fer-phosphate), mise au point afin de fournir aux véhicules qu'elles équiperont, non seulement une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres, mais aussi une stabilité et donc davantage de sécurité qu’avec les batteries proposées avec le manganèse à la place du phosphate de fer.

Les travaux de recherche sont dirigés par un passionné de la séparation des métaux, Marc Fontecave, professeur au Collège de France, membre de l'Académie des sciences et spécialiste de la biochimie minérale, préside aux travaux de recherche. Le but du tandem constitué par le CEA et la Sarp est de mettre au point des techniques favorisant un recyclage optimal : « notre travail de recherche a notamment pour but de parvenir à séparer les différents métaux et à récupérer à la sortie un lithium ultra-pur. Derrière cela, il y a un enjeu de rendement : notre capacité à extraire d'une batterie usagée 80 % à 90 % de la valeur qu'elle contient sera déterminante », a exprimé le chercheur.

Afin d’aller au bout du bout du raisonnement, on envisage aussi, dès à présent le recyclage optimal de ces nouvelles versions qui ne sont pas sur le marché : à ce stade, Sarp Industries est essentielle. « Si, demain, un dixième du parc automobile est électrique et que chaque batterie contient dix kilos de lithium, la question du recyclage deviendra stratégique », a récemment expliqué le directeur général de Sarp Industries, Jean-François Nogrette. « L'objectif est d'arriver à recycler au moins 50 % de la masse des matériaux, conformément aux objectifs réglementaires européens » (…) « L'éclairage scientifique, en tant qu'industriel, nous fait gagner un temps précieux. De plus, la participation du CEA donnera du crédit au produit ».
L'idée est aussi, bien évidemment de faire du gagnant-gagnant : aussi, la propriété intellectuelle du projet sera partagée pendant vingt ans par les deux structures, étant entendu que Sarp Industries bénéficiera de l'exclusivité des applications développées en matière de recyclage.