Le recyclage, fournisseur de matières incontournables


« Matières premières » ? Certes Non, rétorquent les puristes.
« Matières premières secondaires » ? Encore Non, affirment ceux qui savent qu’elles sont primordiales.
« Matières recyclées » ??? Non, Non et Non assurent les industriels.
Qu’importe après tout, puisqu’elles sont devenues incontournables.

Pour parler de la nécessité de recycler, de l’impérieux besoin de se faire reconnaître comme acteur économique à part entière et non à demi mot, nous avons rencontré Pascal Sécula président de Federec qui nous explique pourquoi la profession compte bientôt s’exposer…


Pour preuve : le marché du recyclage, secteur en plein développement, est estimé à plus de 100 milliards d’euros pour plus de 700 millions de tonnes de matières recyclées échangées par an dans le monde (parmi lesquelles un pourcentage importante de métaux, de ferrailles et de papiers recyclés). L’intégralité des quantités proposées est absorbée par l’industrie de tel ou tel secteur, dans tel ou tel pays. Nous pratiquons aussi bien le marché de proximité que la grande exportation, avec partout, une demande croissante, voire exponentielle et des exigences de qualité auxquelles nous savons répondre.
Au fil des années, notre métier a en effet anticipé et intégré dans ses actions les grandes mutations de l’économie, comme la mondialisation de la demande de matières premières et la préservation de l’énergie et des ressources.
Son expertise lui vaut d’être aujourd’hui reconnu et consulté (pas assez, mais cela viendra) dans toutes les questions ayant trait à la gestion et à la circulation des matières dites de « récupération » et à la préservation de l’environnement.
Poursuivant les mêmes objectifs qui ont été à la base de son développement, notre fédération professionnelle continue à œuvrer activement au plan national, européen et international pour le développement et la lisibilité de l’industrie du recyclage et de la récupération, activité vieille de plusieurs milliers d’années, faut-il le rappeler ?
Partenaire incontournable pour les acteurs de l’industrie et du commerce modernes, mais aussi pour le grand public, je dirai que notre métier doit s’attacher maintenant à montrer ses apports à la préservation des ressources naturelles et de l’énergie, et annoncer de nouvelles initiatives destinées à améliorer la lisibilité de ses activités.


Plate-forme internationale pour les industriels, le recyclage s’adapte sans cesse à la nouvelle donne de la mondialisation galopante, tant en termes de législation que d’émergence de nouveaux marchés et de réglementation environnementale.
D’où la nécessité de clarifier certains points essentiels, ne serait-ce que pour rester cohérent : nous sommes l’un des piliers de l’économie mais ne sommes juridiquement que des vendeurs de déchets ou quelque chose d’approchant. En toute logique, vous admettrez que ça ne l’est pas.
Aussi nous avons trois « chantiers » à mener à bien :


La normalisation de nos matières qui, via la définition de critères de qualité clairement définis, de normes de conditionnement identifiées, de procédés de transformation satisfaisant les exigences réglementaires, ne laissera pas de place ni aux a priori, ni aux défauts et abus
La multiplication et le renforcement des démarches qualité, et notamment l’obtention de tous les labels et certifications attestant de la justesse des procédures, de la maîtrise des techniques et de la rigueur des contrôles.



Je rappellerai brièvement que dès la deuxième moitié du 19ème et le début du 20ème, l’augmentation de la demande de matières premières recyclées pousse le secteur à rechercher des systèmes de production à plus large échelle :


Au 20ème siècle, l’augmentation de la demande en ressources et les difficultés d’approvisionnement favorisent l’innovation technologique pour un traitement des matériaux plus simple et rapide :








En plus de leur utilisation dans les projets de protection du littoral contre l’érosion, les pneus déchiquetés et le caoutchouc émietté trouvent des applications dans l’industrie routière et ferroviaire et dans les revêtements de terrains sportifs. Ainsi, en Chine, sur plus de 9 millions de tonnes de pneus récupérés, 1,2 millions de tonnes servent à produire du caoutchouc, qui trouve son plus gros débouché dans la construction d’autoroutes.



Vous avez bien compris que le secteur du recyclage a eu historiquement un rôle moteur dans le développement de nouvelles techniques et technologies de production industrielle, notamment en période de pénurie de matières premières et de ressources énergétiques.
Cette véritable industrie investit chaque année, au plan mondial, 20 milliards de dollars en recherche et développement, et poursuit inlassablement ses efforts en matière d’innovation, pour que chaque matière soit parfaitement reconnue, triée et qu’elle suive sa filière spécifique pour redevenir produit et participer comme il se doit à l’économie.
La France n’est pas en retard.
Il est bon que cela se sache.
Point de « seconde zone » dans tout cela mais une activité principale, primordiale, et essentielle qui mérite que l’on s’y arrête.
Nous avons donc organisé un salon qui se tiendra à Strasbourg (voir notre rubrique agenda et notre rubrique communiqué) les 25 et 26 juin prochain, exclusivement dédié à ces nouvelles matières premières, celles issues du recyclage. Avec des exposants, des conférences, des débats sans oublier la volonté de faire passer un certain nombre de messages forts : en assurant plus de 50% de l’approvisionnement en matières premières de l’industrie planétaire, les entreprises du recyclage s’imposent aujourd’hui comme le plus grand et le plus accessible gisement de ressources disponibles sur terre.
Ce salon, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, répond à un désir et à un besoin.
Désir des professionnels de présenter à des parlementaires européens des métiers dynamiques et porteurs d’intérêts économiques.
Besoin d’affirmer notre spécificité mais dont la place et le poids méritent d’être mieux appréciés.
Notre symposium sera, nous en sommes convaincus, l’occasion d’une rencontre inédite et de qualité, entre les membres de notre fédération professionnelle, les responsables de la gestion des déchets industriels et des déchets des collectivités, mais aussi des fabricants de matériels dédiés à la production de ces matières recyclées tant convoitées.






