Les déchets plastiques canadiens polluent la Malaisie

Le 14/01/2019 à 18:52  
Les déchets plastiques canadiens polluent la Malaisie
déchets plastiques D’après une étude commandée par Greenpeace Canada et une enquête sur le terrain menée par Greenpeace Malaysia, les pays de l’Asie du Sud-Est sont devenus les nouvelles destinations d’exportation pour le "recyclage" plastique du Canada, des Etats-Unis et d’autres pays à revenus élevés. Ces pays sont pourtant incapables de gérer les tonnes de déchets qu’ils reçoivent. Cette découverte fait suite à la décision de janvier 2018 de la Chine de cesser complètement l’importation de déchets plastiques...

 "L’échec du gouvernement canadien à prendre des mesures efficaces pour réduire notre empreinte a pour conséquence que nous envoyons nos déchets plastiques dans d’autres pays qui sont déjà accablés par leur propre crise de pollution plastique", a déclaré Sarah King, Responsable de la campagne Océans et plastiques de Greenpeace Canada. "En tant que Canadiens, nous trions chaque jour nos déchets recyclables et non recyclables, en espérant qu’ils soient recyclés de manière durable. Malheureusement, une grande partie est incinérée, enfouie ou carrément abandonnée dans d’autres pays".

 Une étude commandée par Greenpeace Canada a révélé qu’en 2015 près de la moitié des exportations de déchets plastiques du Canada étaient envoyée en Chine. Suite aux changements des politiques chinoises (voir notre article), les exportations vers la Chine ont chuté à 4%, tandis que l’exportation de déchets plastiques vers d’autres pays (autres que la Chine et les Etats-Unis) ont plus que doublé, la Malaisie et la Thaïlande devenant les 2 plus grands marchés.

 Alors que ces pays ont depuis mis en place des restrictions face à l’importation, l’enquête menée par Greenpeace en Malaisie a révélé qu’une grande partie de ces déchets plastiques se retrouvent dans des installations, des dépotoirs et des décharges non réglementées, alors que d’autres sont brûlées plutôt que recyclés. La combustion des déchets plastiques pose un risque important pour la santé des communautés voisines. Certains résidents se plaignent déjà de maladies respiratoires qui seraient causées par la fumée et la pollution provenant de la combustion à l’air libre de ces déchets.

déchets plastiques Les recherches en cours commandées par Greenpeace sur la situation des déchets plastiques au pays suggèrent que le Canada éprouve encore des difficultés à faire face à sa forte empreinte plastique. Les données recueillies font état d’une quantité croissante de matières plastiques (plusieurs milliers de tonnes) qui ne sont pas recyclées, mais stockées, ce qui, à terme, risque d’occasionner leur enfouissement ou leur incinération. Bien que les taux de recyclage varient d’une ville à l’autre et d’une province à l’autre, seulement 10 à 12% des déchets plastiques au Canada sont effectivement recyclés.
 Greenpeace a donc exhorté les grandes entreprises qui commercialisent et distribuent des plastiques à usage unique, y compris les grands détaillants canadiens et des sociétés telles que Nestlé et Tim Hortons, à cesser d’alimenter la crise en réduisant leur dépendance aux plastiques à usage unique et en mettant en place des systèmes de livraison et de distribution innovants et durables.
 Pour plus d'informations, le rapport complet de Greenpeace Malaysia "The Recycling Myth" est disponible ici (en anglais seulement).