L'Europe et l'énergie


Selon eux, les récents différends sur le prix du gaz entre la Russie et ses voisins "ont mis en lumière la vulnérabilité de l'approvisionnement et de la distribution énergétiques" de l'UE. Ils appellent ainsi la Commission et le Conseil à mettre en place "un système de médiation reconnu au niveau international" en cas de différends dans le domaine de l'approvisionnement et de la distribution d'énergie.
Au sein de l'UE, estiment les députés, les Etats membres devraient faire preuve de solidarité. Cet élément de la politique étrangère commune "devrait être renforcé entre les États membres en cas de perturbations de l'approvisionnement en pétrole ou en gaz". Ils préconisent en outre "le renforcement de la politique européenne de voisinage, en mettant particulièrement l'accent sur la coopération avec les pays voisins dans le domaine énergétique".
L'actualité du marché intérieur préoccupe également le Parlement, qui dénonce "les distorsions du marché intérieur causées par les mesures protectionnistes prises par différents États membres" et demande à la Commission de veiller au respect des règles "afin d'assurer une concurrence loyale et non discriminatoire et d'éviter la formation de marchés oligopolistiques". L'Assemblée réclame ainsi "une coopération plus étroite entre les autorités nationales et européennes chargées de la concurrence afin d'apporter une réponse coordonnée et véritablement européenne au patriotisme économique national qui se fait jour".
Les députés demandent en outre au Conseil "d'adopter la position du Parlement sur les priorités dans le domaine des RTE afin d'ajouter les chaînons manquants au sein des réseaux transeuropéens de l'énergie", condition pour améliorer la sécurité des approvisionnements tout en renforçant le marché intérieur.

Sur la question de l'énergie nucléaire, qui devrait selon les députés être comprise dans le débat sur la politique énergétique, le Parlement considère que "les décisions en la matière ne peuvent être prises qu'au niveau de l'État membre" et reconnait "le rôle que joue actuellement dans certains Etats membres, dans le maintien de la sécurité de l'approvisionnement en électricité, (...) ainsi que dans la prévention des émissions de CO2". Les députés précisent en outre que "les connaissances en matière de technologies nucléaires et leurs applications revêtent une importance stratégique et devraient par conséquent être sauvegardées et développées dans l'UE".
La consommation d'énergie de l'Union Européenne devrait augmenter de 22 % d'ici 2020. La consommation de pétrole, notamment, va croissant en dépit de la réduction de 50 % de l'intensité énergétique des appareils tributaires du pétrole et de l'utilisation de combustibles renouvelables dans les secteurs industriel, des transports, du chauffage et de la production d'électricité. La consommation de gaz a augmenté sensiblement, tant en termes absolus que par rapport aux autres combustibles: sa part de marché est passée, en dix ans, de 18 à 24 % (2003) et elle devrait atteindre 27 % en 2020. La dépendance de l'UE à l'égard des importations devrait passer à 71 % d'ici à 2030, alors que la demande des pays tiers s'accroîtra elle aussi et entrera en concurrence avec les besoins énergétiques des États membres de l'UE.

