Matières premières : elles terminent l’année en fanfare




Tout aussi impressionnant est le rebond des prix des métaux et de l'énergie : le baril de pétrole est à 80 dollars, la tonne de cuivre à 7 500 dollars, tandis que les cours du plomb, des produits agricoles, du caoutchouc et du coton flambent aussi. De nombreux produits ont vu leur prix s'approcher des sommets atteints au printemps 2008.
A quelques notables exceptions près, comme les céréales ou l'acier ».

Le sucre a été l'incontestable vedette de l'année 2009 (+ 35%), tout comme la chute la plus forte a été celle du fret maritime (l'indice Baltic pour le vrac sec), qui a perdu 59 % de sa valeur malgré une légère reprise en fin d'année, au moins pour les plus gros navires, qui approvisionnent la Chine en minerai de fer et en charbon.

« Les prix des matières premières obéissent à plusieurs logiques : celle des "fondamentaux" (le rapport entre l'offre et la demande sur le marché physique), celle des monnaies de cotation et donc du dollar, et enfin celle de la spéculation financière.
Au niveau des fondamentaux, en dehors de quelques accidents (sécheresses ou grèves), le facteur majeur a été celui de la demande en Chine. L'impact de la relance chinoise s'est fait sentir au travers d'une forte croissance des importations de pétrole, de charbon, de métaux non ferreux, de coton, de soja ou de papiers de récupération. Plus que jamais, ce pays est la clef des marchés de matières premières et ce d'autant plus que, ces derniers mois, se sont constitués des stocks publics ou privés profitant de la relative faiblesse du yuan, la devise chinoise.
Car la dimension monétaire est désormais essentielle. Au-delà de l'or, pour lequel la corrélation entre les prix des matières premières et les vagabondages du dollar est désormais une réalité dont il faut tenir compte.
La spéculation est le dernier ingrédient de la cuisine des matières premières, devenues une classe d'actifs financiers à part entière : on estime qu'en 2009 60 milliards de dollars (41,4 milliards d'euros) supplémentaires ont été investis sur ces marchés, pour l'essentiel au travers de fonds travaillant sur des indices, contribuant à l'espèce d'euphorie qui a marqué les dernières semaines de 2009 et le début de 2010».

« Les marchés ont "acheté" la reprise bien avant que celle-ci soit une réalité et se trouvent dans une position bien inconfortable de dépendance vis-à-vis d'un débouché chinois plus aléatoire qu'on ne le pense à l'horizon 2011. Dans nombre de secteurs, les surcapacités sont manifestes. Paradoxalement, c'est là où l'investissement serait le plus nécessaire, à savoir l'agriculture au sens le plus large, que les marchés - ceux des céréales en particulier - sont restés les plus déprimés.
La seule certitude reste celle d'une instabilité extrême. Plus que jamais, la hausse est à craindre, mais la baisse est à redouter»...
En voilà une façon tristounette de souhaiter la bonne année...
