Métaux : retour d'accalmie...



"Le marché a réagi négativement au désir du président américain (Barack Obama) de modifier les règles du système bancaire", ajoutait Robin Bhar, analyste chez Calyon.
Par ailleurs, comme sur les marchés d'actions et de changes, les marchés des métaux souffrent d'inquiétudes sur la situation économique de certains pays européens et sur le risque d'une contagion au sein de la zone euro, ce qui pourrait peser sur la demande dans la région.
Ces inquiétudes entraînent un mouvement de repli des investisseurs vers la valeur sûre qu'est le dollar, pénalisant les matières premières libellées en billet vert.
D'ailleurs, l'appréciation du dollar s'est accentué vendredi dernier suite à de bons indicateurs américains, ramenant les métaux à des niveaux plus vus depuis fin 2009.

Renforçant la pression sur les prix, "les stocks de cuivre du LME sont proches de plus hauts en six ans", notait Eugen Weinberg, analyste de Commerzbank.
Les stocks de cuivre ont grimpé à 540'175 tonnes vendredi, proche d'un plus haut en six ans atteint en février 2009, au plus fort de la crise économique.

Ce chiffre confirme que la production est soutenue, les producteurs ayant récemment rouvert des unités de production pour profiter du rebond continu des prix du métal, qui ont grimpé début janvier jusqu'à 2394 dollars la tonne, niveau plus vu depuis octobre 2008.

Seule exception, les cours du Nickel qui se sont raffermis franchement vendredi.Le groupe brésilien Vale a annoncé vendredi à Nouméa un nouveau report à mars 2010 de la mise en production de son usine de nickel en Nouvelle-Calédonie, après des incidents techniques.
Jugeant "prématuré" de donner le coût de production de l'usine, Peter Poppinga, directeur général de ValeInco Nouvelle-Calédonie, filiale de Vale, a estimé qu'avec des cours "entre 10 et 15'000 dollars la tonne de nickel on peut survivre, entre 15 et 20'000 dollars la rentabilité s'améliore, et à plus de 20'000, on est dans une zone de confort".

L'or a touché un plus bas depuis trois mois, l'argent son niveau le plus faible en quatre mois, les métaux platinoïdes subissant des pertes plus modérées.
L'appréciation continue du billet vert, qui a atteint vendredi son niveau le plus fort en six mois face à l'euro, à 1,3863 dollar, a directement pénalisé les métaux précieux, très liés au marché des devises.
"Les propositions américaines visant à limiter la prise de risques financiers, notamment dans le secteur bancaire, et l'anticipation grandissante d'un resserrement de la politique monétaire chinoise font craindre une réduction des liquidités. Ces inquiétudes ont fait pression sur le marché des métaux précieux", ajoutait Robin Bhar, analyste chez Calyon.
source AFP

