Méthanisation : le bonheur est dans le pré…

Le 06/05/2008 à 14:27  

Méthanisation : le bonheur est dans le pré…

ferme La méthanisation à la ferme n’est ni utopique, ni comique. La production de biogaz est une réalité pour des fermes dont le boss a les pieds sur terre. La preuve avec celle des Brimbelles en Lorraine…

L’Earl des Brimbelles a démarré sa première unité de méthanisation en 2001 avec une puissance de 21 kW. La chaleur chauffe le digesteur, la maison de Francis et Fabienne Claudepierre, l’eau pour le bloc de traite et sèche le foin en grange.

Avec la hausse du tarif de rachat par EDF en 2006, la structure décide d’agrandir l'unité. Pour ce nouveau projet, les deux fermiers ne restent pas seuls : méthanisation« nous avons intégré notre démarche dans un projet territorial : l'installation bénéficie du titre de Pôle d’Excellence rural, et elle est intégrée à la route des énergies renouvelables, une initiative de la communauté de communes de la Vezouse et de l’association Loraine Energie Renouvelable. En outre, une partie de la chaleur produite par la nouvelle unité chauffera des appartements, la mairie, et l'école».

Cela étant, tout n’est pas simple

« La méthanisation est actuellement inclassable dans les textes. Ce vide réglementaire laisse la place à toutes les interprétations possibles de la parte des administrations ? Certaines comprennent et soutiennent un projet tel que le nôtre. D’autres peuvent bloquer, explique l'exploitant. Le projet est prêt techniquement et financièrement ; pour l'heure, il ne manque que l’autorisation et l'enquête publique pour que les travaux commencent ».

Le futur site aura une puissance d’environ 220 kW et coûtera 700 000 euros. Si le projet passe, l’Earl pourrait bénéficier de 50% de subvention.

Labellisé Pôle d’excellence, il pourra obtenir une subvention de l’Etats de 32%. Le Conseil Régional soutient le projet à hauteur de 9% des investissements et notre fermier.

Pour atteindre cette puissance, il ajoute aux 955 tonnes de lisier annuelles et aux 255 tonnes de fumier fournies par ses 70 vaches laitières, de l’ensilage de cultures énergétiques (900 tonnes), des issus de céréales ou coproduits agroalimentaires et des graisses provenant de l'industrie agroalimentaire.

« Je sais par expérience qu’une bonne ration pour le digesteur doit comporter des cultures pour structurer le mélange.

Dans le contexte actuel de hausses de prix des matières premières, on peut substituer les cultures énergétiques par d’autres végétaux : déchets verts, de collectivité, et ou d’industrie agroalimentaire. Mais attention, car on ne maîtrise pas la fourniture de déchets qui peut être aléatoire. Il faut donc prévoir un stocks de fourrages de sécurité ».

La chaleur servira aussi à sécher le foin en grange : « pour améliorer la valorisation de la chaleur l’été, nous essayons de trouver un partenariat pour sécher des plaquettes de bois ». Le digestat sera épandu sur les terres de l’exploitation agricole ainsi que sur des terres mises à disposition par d’autres exploitants…