Méthanisation : l'usine Valdis est priée de se mettre en conformité

Le 15/09/2019 à 19:20  

Méthanisation : l'usine Valdis est priée de se mettre en conformité

Usine de méthanisation d'Issé (photo Valdis) Opérationnelle depuis 7 ans, l'usine de méthanisation de Issé en Loire Atlantique génère des remous du côté des riverains qui mettent en avant des nuisances répétées (olfactives et sonores), mais également des manquements aux arrêtés préfectoraux. Dans ce contexte, la préfecture de Loire-Atlantique a pris un arrêté concernant cette unité, exploitée par Valdis : des travaux visant à remédier aux constats devront être diligentés avant la fin de cette année...

 L'unité de méthanisation de produits organiques et alimentaires implantée à Issé, près de Châteaubriant, en Loire-Atlantique a ouvert en 2012 : exploitée par Valdis (groupe Saria Industries), productrice de biogaz et de fertilisant, elle traite plus de 55 000 tonnes de biodéchets/an. Par ailleurs, elle est depuis quelque temps dans le collimateur des riverains qui se sont constitués en associations, d'autant qu'il était prévu d'augmenter le volume des déchets à traiter en 2020. Les deux structures associatives font état de « nuisances olfactives et sonores », et pointent du doigt  des manquements à des arrêtés préfectoraux, notamment pour ce qui touche aux « capacités de stockage insuffisantes » et au « non-respect des périodes d’épandages » en 2018.

A la mi août, la préfecture a mis l'exploitant du site en demeure de se mettre en conformité avec la réglementation (voir l'arrêté www.loire-atlantique.gouv.fr), une décision qui s'est traduite par un arrêté motivé notamment par « les capacités de stockage insuffisantes mises en oeuvre par la société Valdis et le non respect des périodes d’épandage », laquelle faisant suite à une inspection réalisée en juillet par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP).

La direction devra notamment fournir, avant ce 30 septembre, un dossier de mise à jour complet de son autorisation d’exploiter, ce qui inclut l’étude du plan d’épandage, la justification des capacités de stockage du digestat, une convention de traitement des effluents, une analyse de techniciens, une étude de dangers, sans oublier les modifications de fonctionnement de l’unité, qui ont eu cours depuis 2016.
Ce n'est pas tout : avant le 25 octobre 2019, Valdis devra avoir canalisé l’ensemble des déversements de matières organiques, et avoir remis en état une fosse de stockage, mais également proposer des solutions fiables pour répondre aux problèmes de nuisances sonores et aux émissions gazeuses décriées.
Enfin, des  travaux devront être mis en oeuvre avant le 31 décembre 2019, s'agissant de l’extension du hall de déconditionnement et de l’ouvrage de stockage manquant.
Le document préfectoral précise par ailleurs que si ces délais n'étaient pas respectés, « indépendamment des poursuites pénales qui pourraient être engagées », des sanctions pourront être prises telleds que « la fermeture ou la suppression des installations ».

 Pas de panique pour autant chez l'exploitant du site incriminé, qui fait savoir par la voix de Pierre Landal, président du pôle méthanisation de Valdis, que cet arrêté « traduit les plans d’action en cours », et que l'essentiel des documents à fournir ou des travaux à réaliser ont été prévus, budgétisés, voire lancés, indiquant que certaines des attentes figurant déjà dans un arrêté pris en 2016,  des mesures ont été prise pour y répondre.
La direction fait valoir la poursuite de plans d'amélioration, et certifie par ailleurs qu'elle « est en relation régulière avec les autorités compétentes ». « On sera largement dans les délais pour répondre à cette mise en demeure. Les choses seront menées à temps et faites dans les normes ». Et de conclure que le coût des modifications programmées visant l'amlioration du site est « de l’ordre de 2,5 millions d’euros » , mais qu'il n'est en aucun cas « le résultat de cette mise en demeure ».