Meubles usagés : le recyclage ne fera pas tapisserie

Les déchets d'ameublement, plus de 2 millions de tonnes par an- généralement enfouis ou incinérés, seront tout bientôt recyclés via la filière de recyclage financée depuis le 1er mai par une éco-taxe. Comme c’est le cas pour d’autres produits devenus déchets, le tri, la collecte et le traitement de ces meubles usagés ont été confiés à un éco-organisme, créé par les industriels du secteur, puisque la loi (Grenelle 2 de 2010) leur impose de gérer les futurs déchets résultant des produits qu’ils ont mis sur le marché…
Il a été décidé de mettre sur pied deux éco-organismes, l'un pour les meubles des particuliers (Eco-Mobilier) et le second, Valdelia, pour les meubles des entreprises, collectivités (hôpitaux, écoles, etc.), magasins et cafés-hôtels-restaurants. Certifiés conformes et agréés depuis quelques mois, les deux structures ont mis l’accent pour débuter leur activité, sur la mobilisation des vendeurs de meubles, qui se devront de jouer le rôle du collecteur d’impôt auprès des acheteurs, et donc faire payer l'éco-contribution afin de la reverser à l'éco-organisme compétent.Ces derniers ont d’ailleurs tout intérêt à rejoindre au plus vite le réseau, le paiement de la taxe étant rétroactif (1er mai), et ce quelle que soit la date d'adhésion. « 60% du marché (des meubles professionnels) est dans la boucle aujourd'hui, nous visons près de 80% à la fin de l'année », a récemment déclaré Arnaud Humbert-Droz, directeur général de Valdelia.Très concrètement, la contribution financière demandée aux acheteurs de meubles, pourra être de quelques dizaines de centimes pour une chaise basique par exemple, à un petit paquet d’euros pour les objets les plus imposants et les matelas.

Aujourd’hui, 22 centres de tri ont été sélectionnés. C’est le cas du site de Vert-le-Grand (Essonne), exploité par le groupe Sémardel, qui gère les déchets du sud de l'Ile-de-France : le centre de tri traite environ 70 000 tonnes de déchets secs pour une capacité de 200 000 tonnes annuelles. Autant dire qu’il reste de la marge pour travailler sur les meubles usagés.


Pour les particuliers, si la filière n'est pas encore opérationnelle, de très nombreux vendeurs - grandes enseignes ou indépendants - adhèrent peu à peu à l'éco-organisme. Il est bon de noter qu'en magasin, l'éco-contribution devra clairement être indiquée sur l'étiquette indiquant le prix de l'objet.

Il va de soi que les discussions sont entamées avec les collectivités gestionnaires des 4 500 déchetteries existantes : désormais, dans chacune d’elle, sera installée une benne "meubles" qui réceptionnera aussi les matelas. Pour ce qui est du tri, le choix « des prestataires aura lieu en juillet, tandis que l'exploitation débutera véritablement en septembre », poursuit Dominique Mignon. L’objectif affiché pour les particuliers est de parvenir à un taux de recyclage/réutilisation de 45% sur un gisement de 1,7 million de tonnes (contre 25% aujourd'hui dont 3% dans l'économie sociale), en 2017. La même année, 35% devront servir à produire de l'énergie (essentiellement le bois), en plus.
