Morbihan : la valo des organiques a connu des ratés

Le 20/07/2016 à 18:13  

Morbihan : la valo des organiques a connu des ratés

UVO du Prat (Vannes) L'année 2015 n'aura pas été un « grand cru » Pour l'installation dédiée à la valorisation organique des déchets ménagers : du fait des 32 739 tonnes de refus, l'usine de Prat, située non loin de Vannes dans le Morbihan a enfoui les trois quarts des déchets (la collecte s'établissant à 43 734 tonnes...

 Située dans l'Eôpôle Venesys du Syndicat, dans la zone du Prat à Vannes, l'Unité de Valorisation Organique est voisine du centre de tri de déchets recyclables. L'installation dimensionnée pour traiter 53 000 tonnes d'ordures ménagères résiduelles, permet en théorie de valoriser environ 50% du tonnage des déchets entrant : en compost normé NFU 44-051(utilisable en agriculture, aménagements paysagers, maraîchage...), en chaleur (réutilisée par le process de l'UVO ainsi que par l'usine voisine Michelin), en électricité (vendue à EDF).

D'entrée, il a été prévu que la fraction des déchets qui ne pourra être valorisée (essentiellement composée de matériaux inertes et de films plastiques ) sera acheminée dans une Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux dans le département du Morbihan (ISDND de Sita Ouest à Gueltas ou ISDND de Charier DV à La Vraie-Croix).

Pour autant, une contre-performance évidente aura marqué l'année 2015, ce qu'a récemment confirmé le directeur du Sysem, Sylvain Jolesse : 2 874 t de compost aux normes agricoles sur les 43 734 tonnes d’ordures ménagères collectées sur le territoire du Sysem (le Syndicat de traitement des déchets du sud est du Morbihan regroupe 60 communes) traitées par l’usine de valorisation organique des ordures ménagères basée au Prat.
Ce qui sous entend que les trois quarts des tonnages ont été enfouis faute de mieux, alors que dans l'absolu, le site a été formaté pour valoriser un peu moins de 50% des tonnes entrantes. Mais, a tenu à souligner Lucien Ménahès, président du Sysem, cette contre performance de 2015 ne signifie pas que l'usine ne fonctionne pas.
De fait, les quantités de déchets ménagers baissent progressivement depuis 2010 : elles sont passées de 54 627 tonnes à 43 734 tonnes en 2015, ceci constituant une moyenne, étant entendu que la baisse n'est pas similaire d'une collectrivité à l'autre. Il en va de même des déchets fermentescibles (dont le volume global collecté a été de 29 % en 2015, contre 32 % en 2014) et des déchets verts dont la part est variable d'une année sur l'autre, la pluviométrie annuelle étant un facteur à considérer dans l'analyse de la situation : 29 176 tonnes en 2015, contre 33 283 tonnes l'année précédente...

Pour ce qui est de la valorisation énergétique, l'unité a pu remplir 80 % de ses objectifs via une production de 918 tonnes de biogaz, avec la fourniture de 1 373 Mwh de chaleur à Michelin, et de 2 277 Mwh d’électricité à EDF.
Malgré que l'usine ait récemment été sinistrée par un incendie (ce qui a détruit la zone d'affinage du compost), l'exploitant (Gevéal -Veolia-) mise sur un tonnage compris entre 8 et 9 000 tonnes de compost, pour cette année.