Nonant le Pin : quand la justice choisit de fermer le site à double tour…

Ça fait évidemment boom !, dans Landerneau et ailleurs… Le tribunal correctionnel d'Argentan a pris en effet une décision radicale dans la nuit du 14 mai, suite à une audience de plus de 6 heures qui a fait salle comble : celle de la fermeture définitive du site GDE de Nonant-le-Pin. Rares sont les sites d’enfouissement de déchets industriels qui auront généré autant de chroniques et polémiques, chacune des parties avançant des arguments et documents…Dossier atypique que celui-ci, qui est suivi de près, non pas seulement par le milieu associatif de l’environnement, mais aussi par l’univers du recyclage…
A la décision de fermer définitivement le site d’enfouissement de Nonant le Pin, GDE réplique en faisant appel de cette décision jugée irrecevable tout autant qu’inadmissible.Pour mémoire, si le site n’a jamais fait l’unanimité, c’est la présence de morceaux de pneumatiques, stockés sur le site ornais, alors qu'ils ne devraient pas l'être qui a mis le feu aux poudres confortant les opposants dans leur conviction que l’affaire n’est pas aussi clean qu’il y paraît…

Autre sujet d’agacement, l’absence des dirigeants de l’entreprise à l’audience…

Bref : ce fut théâtral…

Simple question et pourtant… un débat et non des moindres s’est alors engagé.
Pour les opposants et leurs défenseurs, la réponse étant clairement NON (parce que, pour faire court, les morceaux de pneus sont trop gros pour être assimilables à des RBA)
Pour l’entreprise, on l’aura deviné, la réponse est OUI, parce qu’un pneu broyé, même sommairement, est un résidu de broyage automobile.

A l’identique, en effet, on s’est questionné sur l'avenir des 1 856 tonnes de déchets déjà stockés sur le centre de stockage : GDE allait-elle les ôter de là, ou non? Puis, on s'est interrogé quant à savoir pourquoi GDE a fait appel de la mise en demeure du préfet de l'Orne, de les extraire du site d’enfouissement dans un délai de 3 mois…
Naïvement, on pourrait considérer que si appel a été interjeté, c’est que l’entreprise en a eu le droit, tout simplement. Et que GDE souhaite aller au bout de ces procédures, convaincue de son bon droit d’une part, et désireuse d’exploiter le CET pour lequel elle a investi un petit paquet de blé, il est bon de le rappeler aussi…
Toujours est-il que les arguments développés par l’entreprise n’ont pas convaincu les juges qui ont donc prononcé la fermeture définitive du site. Réplique quasi immédiate de l’industriel : appel.

On l’aura bien compris… Ce n’est pas fini !

