Nouvelle REP, pour les extincteurs : Récylum, dans le feu de l'action

Le 17/01/2017 à 19:27  

Nouvelle REP, pour les extincteurs : Récylum, dans le feu de l'action

Extincteur Si le démantèlement et le recyclage des extincteurs existe déjà, une nouvelle REP se met en place. Très récemment agréé par les pouvoirs publics pour capter les petits extincteurs, c'est à dire pesant moins de 2 kg, l'éco-organisme a la responsabilité depuis ce 1er janvier, et pour les 4 ans qui viennent, de mettre en place et de gérer la collecte et le recyclage de ces appareils, utilisés aussi bien par les professionnels que par les particuliers (on trouve notamment ces équipements à bord des véhicules routiers ou encore des navires de plaisance). Les distributeurs d’extincteurs (concessionnaires automobiles, grandes surfaces de bricolage, vendeurs de pièces détachées automobiles et magasins d’accastillage), ainsi que sur les acteurs de la maintenance incendie seront les auxiliaires obligés de cette nouvelle Responsabilité Elargie du Producteur...

 Que de chemin parcouru pour Récylum, depuis son premier agrément, il y a plus de 10 ans ; depuis lors, l'éco-organisme historiquement en charge de la collecte des lampes a ajouté bien des cordes à son arc. Depuis 2009, c’est auprès de l’ensemble des détenteurs d’équipements électriques, du particulier pour les lampes, à l’industriel pour les lampes et DEEE Pro, que Récylum intervient : la filière mise en place via le financement de plus de 1 400 producteurs, mobilise un réseau de 22 000 points de collecte très variés (distributeurs, collectivités locales, professionnels de la maintenance, gestionnaires de déchets, industriels, tertiaires, établissements de santé. La dernière en date concerne la collecte des petits extincteurs : une fois HS, ce sont des DDS. Ce sera pourtant un éco-organisme spécialisé dans les DEEE qui assurera leur prise en charge …

 A la demande de fabricants de ces matériels, Récylum a réalisé une étude de préfiguration de la filière de recyclage des petits appareils extincteurs. Celle-ci ayant conclu à l’existence de nombreuses synergies entre les DEEE et les extincteurs, ne serait ce que du fait que certains producteurs d’extincteurs sont déjà adhérents de Récylum (de nombreux points de collecte des lampes ou DEEE Pro pourront donc favoriser la collecte de ces appareils sans que cela pose de problème de logistique supplémentaire et coûteux), il coulait de source que l'éco-organisme ne serait pas long à solliciter un agrément pour mener à bien cette nouvelle mission.

 Il ne faut pas imaginer pour autant que l'on part de rien : le recyclage des extincteurs existe déjà en France. Ces appareils font partie de la famille des corps creux sous pression (vides ou pleins) comme les bouteilles de gaz et doivent être traités dans une filière spécifique de la même manière que les composants qu'ils contiennent (que ce soit l’eau, le dioxyde de carbone ou les produits chimiques secs), peuvent aussi les rendre dangereux s'ils sont éliminés de manière inappropriée. Les extincteurs destinés au grand public, qu'ils soient portatifs, mobiles, fixes, à eau, mousse, poudre ou gaz, sont des déchets dangereux, une fois qu'ils sont hors d'usage.
Outre l'obligation de contrôle et de maintenance réguliers et étant donné les éléments constituant les extincteurs, il a bien évidemment été indispensable de mettre en place des systèmes de récupération, de traitement et de recyclage permettant la valorisation de ceux-ci (ce qui avait pour objectif, historiquement, de détériorer la couche d'ozone).
Des entités telles que Sicli (avec UTC F&S Services), ou encore DI Services Solutions Déchets mettent en œuvre des prestations de traitement et de recyclage de ces engins très particuliers, et ce dans le cadre de leur engagement concrétisé par une certification ISO 9001 pour l’activité de traitement des déchets, une autorisation préfectorale pour la fabrication et le recyclage d’extincteurs, une certification de recyclage Halon, une gestion des bordereaux de suivi des déchets, une émission des certificats de dénaturation et un suivi des déchets jusqu’à leur élimination ou valorisation finale

 
 Les appareils sont d'abord démontés pièce par pièce dans le but de séparer toutes les composantes valorisables de l'extincteur.
 On distingue alors d'une part, les agents extincteurs qui sont retirés et filtrés. Selon le type de poudre, celle-ci peut être valorisée en tant qu'agent organique dans l'industrie des engrais (comme le phosphate d'ammonium par exemple).
Les agents additifs sont eux aussi séparés de l'eau et incinérés ; les extincteurs au halon sont en revanche, neutralisés dans des installations spéciales à température élevée. Les cartouches de gaz servant à propulser le mélange sont quant à elles vidées puis détruites par perçage.
 De l'autre côté, il reste la partie fonctionnelle à savoir le boîtier de l'extincteur. Celui-ci est composé de caoutchouc, ferreux, non-ferreux (aluminium) et plastique. Ces composants sont triés et recyclés par des filières spécialisées.
Pour ceux qui ne sont pas confiés à des professionnels (fournisseurs et/ou vérificateurs du bon état de l'extincteur), il reste la déchetterie, un exutoire auquel on pense le plus souvent : sauf que pour l'heure en effet, seule une minorité de déchetteries municipales accepte de récupérer aujourd’hui les extincteurs : du fait du nouvel agrément, Récylum sera désormais à la disposition des collectivités territoriales qui souhaiteront intégrer le réseau national de collecte.
 Quel sera le rôle de l'éco-organisme, précisément? Comme on en pris l'habitude en France au nom de la REP, il a été déterminé que les fabricants et ou importateurs d’extincteurs visés aux articles R.543-228 à 239 du Code de l’environnement, sont tenus de pourvoir à leur collecte et à leur traitement, sans frais pour les détenteurs. Dix-sept producteurs (Anaf, Chollet, Chubb, Delta Securiflam, Desautel, Dubernard, Isogard, Jonesco, LB II (Live Box), Lidl, Mobivia, Renault, Eurofeu, FCA, France Incendie, Rot, et Feu Vert), soit plus de 76% du total des mises sur le marché (estimé par Récylum), ont déjà pré-adhéré à la nouvelle filière. Une quarantaine d’autres reste encore à mobiliser.
Récylum travaillera ce nouveau périmètre d'action en étroite collaboration  avec le Syfex (syndicat français de fabricants d’extincteurs fixes et mobiles) et le CCFA (Comité des Constructeurs Français d’Automobiles), qui inciteront leurs adhérents à remplir leurs obligations légales en rejoignant cette filière collective.
"Le dispositif de collecte prendra principalement appui sur les distributeurs de petits appareils extincteurs qui sont les mieux placés pour reprendre les appareils usagés de leurs clients lors de leur remplacement. Si dans un premier temps Récylum se tournera vers ses partenaires historiques (magasins de bricolage, déchèteries professionnelles et acteurs de la maintenance incendie), il accueillera ensuite dans son réseau de collecte les concessionnaires et vendeurs de pièces détachées automobiles, et les magasins d’accastillage qui le souhaiteront", indique l'éco-organisme.
 
L’année 2017 sera consacrée à affiner le modèle organisationnel du dispositif de collecte avec les parties prenantes (dont les organisations représentatives telles que le Spsi (syndicat des professionnels de la sécurité incendie), l'Admis (association des distributeurs de matériel incendie et services), la FMB (fédération des magasins de bricolage), la FIN (fédération des industries nautiques) et l'Association des maires de France.
L'objectif consistera à capter les petits modèles exclusivement (600 000 seraient vendus chaque année, selon Récylum), étant entendu qu'une fois arrivés en fin de vie, ils sont considérés comme des  déchets diffus spécifiques (DDS), relevant de la catégorie 2, visée dans l’avis aux producteurs du 2 décembre 2016 précisant l’arrêté du 16 août 2012. Il s'agit  des appareils à fonction extinctrice de charge nominale inférieure ou égale à 2 kg ou 2 l à poudre ou à mousse, contenant un agent extincteur autre que CO2 et halon hors aérosols à fonction extinctrice fixes ou portatifs vendus aux ménages ou aux professionnels.