
Tous les mois, un expert de l’Ademe décrypte un enjeu clé pour le climat et l'environnement. Ce mois-ci, Jean-Christophe Pouet, Chef du Service Mobilisation et Valorisation des Déchets à l’Agence, répond à 3 questions sur le traitement des Ordures Ménagères Résiduelles (OMR)…





Puisque les quantités vont diminuer, quid de l'avenir des installations de traitement ?
La répercussion directe attendue est d’abord une réduction de la quantité de déchets enfouis en cohérence avec un autre objectif de la LTECV qui vise à la réduction de -30% des quantités de déchets non dangereux non inertes admis en installation de stockage en 2020 par rapport à 2010, et de -50% en 2025.
Les collectivités vont devoir repenser la gestion d’un flux amené à diminuer et aux caractéristiques modifiées. Les installations de traitement (notamment les unités d’incinération avec valorisation de l’énergie) existant vont devoir s’adapter afin de prolonger leur exploitation et limiter l’impact économique, par exemple en accueillant les déchets d’autres collectivités. Par contre tout nouvel équipement devra être dimensionné en fonction d’un plan régional prospectif volontariste et réaliste qui devra définir les besoins à long terme.
La question du tri de cette poubelle résiduelle afin d’en extraire ce que le citoyen n’aura pas totalement séparée reste ouverte, mais l’Ademe privilégie une action pédagogique et de sensibilisation au tri sélectif et ne recommande pas, sauf territoires particuliers notamment à l’Outre-Mer ou dans les îles, la création d’unités de pré-traitement.
Comment l'Ademe accompagne-t-elle les collectivités pour améliorer leur gestion des OMR ?
L’Ademe invite les collectivités maitre d’ouvrage à engager des études et une concertation avec les collectivités voisines afin de mutualiser les équipements existants et élargir le périmètre d’approvisionnement, par exemple des UIOM (Unités d’Incinération des Ordures Ménagères). Le parc d’incinérateurs devra évoluer vers un meilleur rendement afin de faire disparaitre l’incinération sans valorisation et de porter la valorisation au meilleur niveau. Les collectivités peuvent être accompagnés techniquement et financièrement par l’Agence.
A côté de ces installations de traitement des OMR, il reste un effort d’investissement à faire pour accueillir les déchets séparés, notamment au niveau de recycleries, des centres de tri et des installations de compostage ou méthanisation des déchets organiques. Ces installations sont créatrices d’emplois et de valeur. L’Ademe accompagne financièrement ces investissements.
Pour plus d'informations, nous vous renvoyons à notre article : Ademe : quel avenir pour le traitement des OMR ?.
