Panasonic mise sur le recyclage et l’éco-conception

Le 21/02/2008 à 15:44  

Panasonic mise sur le recyclage et l’éco-conception

Usine Metec de Panasonic au Japon DEEE et Recyclage : des maîtres mots pour le plus grand fabricant d'appareils électroniques au Japon. Pour joindre le geste à la parole, Panasonic a créé son propre centre de recyclage...

Le site dédié au recyclage traite quatre grandes familles de produits : téléviseurs cathodiques, réfrigérateurs, machines à laver et climatiseurs, tous devebus DEEE. Il faut dire que le Pays du Soleil Levant aime le vert ce qui incite fortement les groupes industriels japonais dont les produits se doivent d'être environnementalement corrects.

Encore plus fort, Panasonic, le numéro Un mondial des appareils électroniques de grande consommation, impose à chaque nouveau produit de faire un petit tour par son centre de recyclage. Le Metec (Matsushita Eco Technology Center Co.) ausculte, dissèque, réalise une batterie de tests pour faire le « bilan recyclage » du produit et évaluer son aptitude à la règle des « 3 R » : réduction, recyclage et réutilisation.

L'expérience de ce sanctuaire, ouvert depuis 7 ans maintenant, permet de réduire, dès la conception, le nombre de composants d'un produit et de rechercher systématiquement des matières plus faciles à recycler. Notre leader veut, par exemple, recycler le plastique des vieux téléviseurs à tube cathodique pour les utiliser dans les écrans plats et s'intéresse de près aux appareils dont la coque est en plastique ignifugé. Ainsi, en 2007, environ 20 % des 800 000 téléviseurs usagés qui ont quitté les foyers présentaient ce type de caractéristique. A condition qu'ils soient dépourvus de toute substance nocive, ces plastiques parfaitement réutilisables s'évaluent en dizaines de tonnes.

Quand bien même il est résolument projeté dans l'avenir, le Metec reste avant tout un centre de recyclage. Usine verte par excellence, elle est même installée au milieu de rizières et constitue une expérience unique pour Panasonic. Pour l'heure, le site est dédié aux téléviseurs cathodiques, réfrigérateurs, machines à laver et climatiseurs. Mais il se dit prêt à accueillir, par exemple, de nouvelles lignes de produits, tels que les premiers téléviseurs à écran plat. Chaque ligne dispose d'un site propre pour désosser, trier, récupérer, recycler et enfin détruire les éléments non réutilisables. Exemple : les téléviseurs y sont démontés à la main, les écrans cathodiques sciés pour séparer le verre frontal du reste. Après nettoyage à sec et concassage, ils sont refondus et servent à la fabrication de nouveaux tubes dans des usines basées ailleurs qu'au Japon. Les plastiques des machines à laver ou des réfrigérateurs sont séparés des résines, refondus et remoulés pour entamer une nouvelle vie comme soubassement pour appareil électroménager, siège d'agrément ou encore pour servir comme matériau dans la construction. Les climatiseurs et les réfrigérateurs abandonnent leurs compresseurs, qui sont démontés, tandis que les coques sont broyées en fines particules.

Au Japon, on ne rigole pas avec le recyclage des produits ménagers en raison de la progression du tonnage des déchets combinée à la rareté des espaces susceptibles de les accueillir. Cela étant, il reste du pain sur la planche : il y aurait, chaque année, 23 millions d'appareils ménagers mis au rebut, dont 2,2 millions destinés au recyclage. L'élimination de ces appareils obsolètes est régie par une loi de 1998 obligeant les consommateurs, moyennant une taxe, à demander l'enlèvement de tout appareil usagé. Cette opération est assurée par le magasin de distribution, qui collecte les équipements hors service et les envoie dans des usines spécialisées. Une quarantaine de centres comme celui de Panasonic sont répartis sur l'ensemble du territoire. Parmi les membres de ce réseau, la seule particularité du Metec est d'appartenir à un groupe privé. La démarche de Panasonic fait grande et bonne impression d'autant que le groupe s'est fixé pour objectif de ramener au niveau de 2001 les émissions de CO2 de ses 294 sites de production et réduire d'ici à 2010, de 300 000 tonnes ses émissions de CO2 pour les ramener à 3,68 millions de tonnes.