
Il défriche de nouveaux territoires professionnels et cultive ses idées jusqu’à les voir fleurir, ici ou ailleurs, parce qu’elles auront séduit telle collectivité locale, soucieuse de fabriquer selon sa recette, du compost digne de ce nom, ou tel industriel, friand de son combustible…La petite boîte fait parfois grincer les gongs des plus grosses et pour cause ; elle allie l’intelligence au bon sens, participe à la création et à la défense de nouvelles activités en terme de recyclage, prône la sortie du statut de déchet tout en militant pour la qualité des produits résultant des process mis en œuvre…
Dirigée par un homme curieux, en quête perpétuelle de développement, n’ayant pas le trac, Marc Péna n’hésite pas en effet à lancer l’entreprise dans de nouvelles aventures, en empruntant des sentiers encore très peu exploités, qui visent à ajouter des compétences à la PME familiale…
La vocation du Groupe Péna, groupe familial aquitain, est de mettre en place des outils performants en matière de recyclage des déchets. Un savoir-faire d’exploitant d’entreprises de recyclage ainsi qu’une volonté constante de recherche et développement amènent le dirigeant et ses équipes à mettre au point les technologies nécessaires à la société du recyclage de demain. A n’en point douter, notre homme aime le chantier… C’est un bâtisseur qui ne manque pas d’idées…


En 1994, j’ai été élu Vice-président du Syndicat national des Métaux non Ferreux de Federec. Un an plus tard, j’étais élu Président du Syndicat régional Sud-Ouest Aquitaine. Puis, en 1998, j’ai créé une formation BAC +2 “responsable d’exploitation des industries du recyclage”, aujourd’hui dispensée à la Maison de la Promotion Sociale à Artigues-près-Bordeaux (en Gironde, ndlr).
En 2000, d’aucuns ont considéré que je devais faire partie des 10 patrons de l’année 2000 d’Objectif Aquitaine ; on m’a décerné le Trophée du Manager Environnemental de l’année...

En 2007, je représentais la Federec et la CGPME aux ateliers du Grenelle de l’Environnement. C’est cette année là, aussi, que je proposais une nomenclature des combustibles de substitution. Dans cette logique, en 2009, je participais, au nom de notre fédération professionnelle, au comité chargé d’élaborer la Charte nationale pour une amélioration de la qualité des composts issus des déchets ménagers et assimilés.
L’an dernier, j’ai reçu le Trophée du Manager Commercial DCF (Dirigeants Commerciaux de France) Aquitain.
Je suis par ailleurs membre du Groupement National des PME du Déchet et de l’Environnement et de la Chambre syndicale des améliorants organiques et supports de culture (CAS) dont je suis administrateur.


Lafarge par exemple, est très favorable au recyclage du plâtre. A ce titre, cet industriel souhaite bâtir une relation privilégiée avec des adhérents qui recyclent le plâtre, c'est-à-dire une partie des déchets de chantiers récupérés…
Le recyclage des déchets du BTP constitue également un sujet de discussion de poids, dans le cadre du Cosei. Il faut dire que les déchets du bâtiment génèrent des dizaines de millions de tonnes chaque année…
C’est un vrai sujet. Peut-être faut-il inventer des outils de recyclage spécifiques pour produire du granulat recyclé en quantité et en qualité…
C’est là un grand chantier que nous sommes en train d’explorer…
Le Cosei est incontestablement une seconde corde à l’arc du devenir de nos professions, puisqu’il assure la concertation sur les orientations stratégiques pour les éco-industries dont les entreprises de recyclage font partie… Dans ce nouveau contexte, les entreprises innovantes sont « à la noce », si vous me permettez l’expression ! Mis en place par les ministres en charge de l'environnement et de l'industrie, à la suite du Grenelle de l’environnement et des états généraux de l’industrie, en juillet 2008, ce Comité Stratégique des Eco-Industries est l'instance de concertation entre les entreprises de l'environnement et les pouvoirs publics. Il a présenté aux Ministres les résultats d’une mission de conseil stratégique sur l’analyse des éco-industries et leur potentiel de développement en France, ainsi que les propositions des trois groupes de travail (public-privé) sur l’innovation et la diffusion des éco-technologies, l’émergence et le développement 
De fait, en décembre 2009, les ministres chargés de l'Écologie et de l'Industrie ont lancé cinq groupes de travail sur les filières industrielles vertes dont l’un spécifique à la valorisation industrielle des déchets. Ces groupes sont composés d’organismes représentant les acteurs industriels de ces domaines (entreprises, organismes professionnels, organismes techniques, pôles de compétitivité). Ils sont présidés par des représentants de fédérations professionnelles. Je suis moi-même Vice-président (ainsi qu’un représentant de la Fnade) d’un groupe de travail qui a pour objet de prendre position sur les CSR…
Dans un autre registre, je dirai que travailler sur les combustibles de substitution issus de la récupération (les CSR), est une question de bons sens. La tâche est colossale, si l’on veut, demain, équiper l’ensemble du territoire en centres de production. La dynamique est d’ores et déjà lancée mais le cadre juridique manque encore à l’appel…
Ce qui fait qu’il est pour l’heure difficile d’établir une véritable stratégie pour soutenir cette activité, au sein de Federec.
Tant qu’on n’aura pas cadré le sujet, il sera difficile de calibrer l’outil industriel nécessaire afin d’en favoriser la production mais aussi la multiplication des débouchés possibles pour ces produits. Dans l’immédiat, il n’y a guère que les cimentiers qui sont utilisateurs et demandeurs de ces CSR alors qu’ils peuvent très bien intégrer d’autres types de fours dans d'autres domaines d’activités. Je rappelle en effet que de notre côté, on peut produire différents types de CSR : tout dépend des produits qui entrent dans leur composition.
Là encore, le sujet est d’importance fondamentale, de mon point de vue, puisqu’il impacte à la fois l’indépendance énergétique de notre pays mais aussi la réduction du volume des déchets dont on parle tant depuis quelques années…


A ce prix, on n’est clairement pas dans le dissuasif…

Or, que constate t-on ? En Allemagne, la mise en décharge des déchets biodégradables est interdite, en Belgique également et la TGAP est de 50 à 60 euros la tonne pour l’enfouissement… En Suède, on est sanctionné si l'on utilise autre chose que du déchet, pour alimenter une chaufferie urbaine... Et en France ??? La TGAP baisse !!!
La décharge reste donc ce qu’il y a de moins cher pour éliminer ses déchets. On obtient ainsi, l’effet contraire de ce qui était officiellement escompté… Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il y a du lobbying derrière tout cela. Pour autant, on peut raisonnablement se poser la question de savoir ce qu’on souhaite vraiment mettre en place en matière de traitement des déchets dans notre pays… Je rappelle que les combustibles de substitution sont désormais, officiellement du moins, un sujet inscrit dans la loi Grenelle, et même devenus un sujet européen…




Le procédé a pour objectif de recycler la part combustible des déchets non dangereux en combustible de substitution.
La chaîne de tri et de broyage des déchets industriels non dangereux a été mise au point en juillet 2005. C’est une chaîne entièrement automatisée de transformation des déchets non dangereux en un produit destiné aux fours industriels : cette matière, parfaitement homogène ne contient pas de métaux ferreux et non ferreux, pas de plastiques PVC, pas d’inertes.
Il est constitué de Bois (15.3%), Papiers (2.3%), Textile (3.2%), Cartons (11.9%), soit 32,70% de Biomasse. Les plastiques comptent pour 62,80% du total produit.

Ce produit est utilisable aussi bien en cimenteries, dans les grandes chaudières industrielles, les serres, les séchoirs à bois ou encore les usines de fabrication de papier. La granulométrie du Coris est adaptée aux besoins exprimés ; son PCI est supérieur à 4 000 kcal/kg, le taux d’humidité est inférieur à 15%, celui du chlore inférieur à 0,5%, celui du soufre inférieur à 2%. Quant au taux de cendres, il ne dépasse jamais les 20% !
Ce qui signifie que lorsque ce produit ne sera plus juridiquement un déchet, nous seront fin prêtes à aborder les marchés dont nous ne doutons pas qu’ils seront demandeurs et en forte croissance…


Notre procédé de compostage Adonis Evoluteam®, mis au point sur le site de Saint Jean d’Illac (33) par Péna Environnement a fait l’objet d’un dépôt de brevet en 2003, étendu au niveau européen en 2004. Il concerne le traitement des matières organiques. Procédé de compostage en enceinte close, il permet une accélération très substantielle de la fermentation grâce un contrôle continu et un pilotage par informatique de l’évolution des produits.
Le compost est ainsi élaboré en 3 semaines. Il est basé sur le principe d’une marche en avant avec un passage dans ce réacteur de 300 à 500 tonnes de capacité. Il en résulte :





Grâce à divers essais en laboratoire et en plein champ, nous savons caractériser l’effet du compost sur les pratiques culturales. Ainsi, 10 tonnes de compost Adonis® par hectare permettent d’apporter plus de 70% de la fertilisation nécessaire au maïs (Etude GRCETA) et réduit la consommation d’eau de plus de 20%. Le compost Adonis® a été le premier à obtenir l’homologation de la part du Ministère de l’Environnement.


Les résultats obtenus lors de nos tests industriels, nous permettent de mettre en évidence la formule suivante : 1 tonne d’OMR + 0, 5 tonne de déchets verts = 0,3 tonnes de compost + 0,7 tonne de combustibles + 0,2 tonnes à éliminer…
En d’autres termes, lorsqu’on sait qu’un citoyen produit en moyenne 400 KG de déchets… Si l’on y ajoute 200 kg de déchets verts, on obtient, via ce procédé : 4782 kj joules + 200 m² de sols fertilisés ; restent 80 kg de déchets à éliminer…
A.R.O.M.®, tel est le nom de code du procédé, complète et mixe les deux savoir-faire que j’ai expliqués à l’instant. Sans pour autant sacrifier la qualité ! Pour moi, le recyclage n’est effectif que lorsque les produits recyclés sont conformes à une norme ou aux exigences des consommateurs.
Le volet sanitaire des composts est assuré par une extraction, préalable au compostage, des indésirables contenus dans les OMR tels que métaux (boites de conserve -plomb, étain-), pièces métalliques (aluminium et fer), piles (zinc, mercure, nickel, cadmium), flacons pleins, verres, cailloux, fines…
La phase de compostage en tant que telle se pratique d’ailleurs à haute température (75°C), garantissant l’hygiénisation bactériologique des produits. Au demeurant, les composts fabriqués lors de nos démonstrations ont tous été conformes à la norme NFU 44-051.
Le contrôle qualitatif est assuré tout au long de la chaîne (séparation des imbrûlables, des métaux).
La qualité est également mise en avant en produisant un combustible sec (20% d’humidité) grâce aux phases de compostage préalables qui sèchent le mélange. L’apport d’une part de bois issue des déchets verts dans le combustible est un facteur positif, puisque cela augmente et le volume et le pourcentage de carbone renouvelable dans le produit.


Cela fait douze ans que je travaille sur le compostage. Ce n’était pas à la mode, à l’époque. Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises s’y sont mises, avec plus ou moins de bonheur, d’ailleurs. Parce qu’elles n’ont pas compris que la qualité de ce qu’on fabrique dépend de la qualité des ingrédients. La qualité est un maître mot, une nécessité absolue, ceci parce que ma démarche consiste à satisfaire l’industrie utilisatrice. Et aussi parce que nous-mêmes, avons opté pour une démarche industrielle. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous sommes aujourd’hui considérés comme un acteur à part entière dans la chaîne industrielle … Le compost, comme le combustible ne sont pas des « trucs » : ils imposent une démarche qualité irréprochable. C’est à ce prix qu'on allègera considérablement le poids des déchets destinés à l’incinération ou à la mise en décharge.
Or, il y a trop peu de monde à avoir fait le choix de l’excellence. Peu d’entreprises, il est vrai, font ce que je fais…On est en avance, on fraie un chemin… C’est un challenge et aussi un défi que tout un chacun peut relever. C’est cela qui assure notre pérennité et, plus généralement, la force des PME. J’espère que d’autres suivront la voie, ne serait-ce que parce qu’à plusieurs, on est plus forts…


