Piles alcalines ou rechargeables : le grand écart environnemental

Le 08/11/2007 à 8:49  

Piles alcalines ou rechargeables : le grand écart environnemental

Uniross Hier matin, Uniross présentait une étude, la première dans son genre, relative à l’impact environnemental des piles jetables comparé à la version rechargeable. Désolé pour la famille des alcalines : les piles rechargeables auraient jusqu’à 32 fois moins d’impact sur l’environnement…

Créée en 1968, la société Uniross est aujourd’hui leader européen sur le marché des batteries rechargeables et des chargeurs à usage grand public (photo, vidéo, téléphonie…) et professionnel (terminaux portables, robotique…). Basée en France, à Lognes, l’entreprise emploie environ 700 personnes. Elle a réalisé un chiffre d’affaires 2006/2007 de 80 M€, dont plus de 85 % à l’international via ses filiales (Angleterre, Italie, Allemagne, Chine, USA, Afrique du Sud, Hong Kong) et son réseau de partenaires dans plus de 80 pays.

L’entreprise propose donc des solutions d’énergie rechargeable pour le grand public ainsi que pour les industriels et professionnels. Elle est engagée dans le développement durable au-delà de la fabrication de ses produits. Co-fondatrice du Screlec (éco-organisme assurant la collecte et le recyclage des piles et des accumulateurs usagés dans tous les départements français),initiatrice du Cercle Uniross pour le Développement Durable (Cercle de réflexion sur le Développement Durable), elle est aussi co-fondatrice de l’association européenne RECHARGE, qui a pour but de promouvoir l’utilisation des piles rechargeables et d’augmenter le taux de collecte.

Le travail réalisé, la 1re étude mondiale sur l’impact environnemental des piles jetables (alcalines) comparé aux piles rechargeables (accumulateurs Ni-MH) a été soutenu financièrement par l’Ademe et réalisée par Bio Intelligence Service pour le compte d’Uniross. Il est basé sur l’Analyse de Cycle de Vie comparative des piles jetables et des piles rechargeables de leur fabrication à leur fin de vie.

Les résultats de l’étude offrent pour la première fois une base scientifique permettant de mesurer les différences d’impacts environnementaux entre piles rechargeables et piles jetables. Ils démontrent par ailleurs que pour une même quantité d’énergie produite, les piles rechargeables ont jusqu’à 32 fois moins d’impact sur l’environnement que les piles jetables.

Appareils high-tech et nomades, jouets, équipement de la maison : les Français utilisent aujourd’hui de plus en plus de piles. Or, en cette période où l’engagement environnemental collectif et la consommation responsable sont au coeur de l’actualité, au moment de la Semaine Nationale de la Réduction des Déchets, les résultats de ce travail prouvent que la pile rechargeable constitue une alternative efficace, simple pour concilier vie quotidienne et respect de l’environnement. Chaque année, près d’1 milliard de piles jetables sont consommées en France ; or une bonne moitié ne serait toujours pas recyclée…

« Nous sommes conscients des impacts environnementaux des piles en général, c’est pourquoi nous avons commandité cette étude, une première mondiale, qui permet d’envisager une véritable avancée dans la lutte contre la pollution des piles. Aucune étude n’avait démontré de manière si évidente les bénéfices environnementaux des piles rechargeables. À l’heure où les choix de consommation responsable sont au coeur du débat, ce travail apporte la preuve qu’un passage du jetable au durable est non seulement possible, mais nécessaire », nous a expliqué en substance Christophe Gurtner, Président Directeur Général d’Uniross.

Fondée sur la méthode de l’Analyse du Cycle de Vie comparative (ACV), le travail d’Uniross s’articule autour de 5 indicateurs majeurs :

consommation des ressources naturelles,

impact sur le changement climatique,

pollution à l’ozone,

acidification de l’air,

pollution de l’eau.

La conclusion de l’étude est sans appel : sur tous les indicateurs, les piles rechargeables sont nettement plus respectueuses de l’environnement que les piles jetables pour une quantité équivalente d’énergie produite (1 kWh).

Résultats : pour 1kWH d’énergie produite, une pile rechargeable c’est :

23 fois moins d’impact potentiel sur les ressources naturelles non renouvelables

Les piles rechargeables consomment jusqu’à 23 fois moins de ressources naturelles non renouvelables (fossiles et minérales) que les piles jetables. Ce résultat s’explique par le nombre nettement supérieur de piles jetables qu’il est nécessaire de fabriquer pour fournir la même quantité d’énergie.

28 fois moins d’impact potentiel sur le réchauffement climatique (CO2)

Le changement climatique représente l’augmentation de la température moyenne à la surface de la terre en raison de l’augmentation de l’effet de serre. Les piles rechargeables ont jusqu’à 28 fois moins d’impact sur le réchauffement climatique que les piles jetables. Ce ratio s’explique principalement par les impacts provoqués lors de la production des piles jetables ainsi que lors de leur distribution (transports en camions et émissions afférentes de gaz à effet de serre).

30 fois moins d’impact potentiel sur la pollution de l’air (pollution à l’ozone)

L’oxydation photochimique est responsable des pics d’ozone et d’émissions de composés toxiques pour l’homme. Les piles rechargeables ont jusqu’à 30 fois moins d’impact sur la pollution à l’ozone que les piles jetables.

9 fois moins d’impact potentiel sur l’acidification de l’air

L’indicateur de l’acidification de l’air consiste en l’accumulation de substances acidifiantes dans les particules en suspension dans l’atmosphère. Déposées sur les écosystèmes par les pluies, elles ont de nombreux impacts sur les sols et les écosystèmes. Les piles rechargeables ont jusqu’à 9 fois moins d’impact sur l’acidification de l’air que les piles jetables.

12 fois moins d’impact potentiel sur la pollution de l’eau

L‘indicateur d’écotoxicité sédimentaire évalue les risques toxiques potentiels dus à l’émission de produits chimiques dans les écosystèmes aquatiques. Pour une même quantité d’énergie disponible, les piles rechargeables présentent jusqu’à 12 fois moins de risques toxiques potentiels pour les sédiments d’eau douce et d’eau de mer que les piles jetables.

Bénéfice additionnel : la réduction des déchets

L’étude a dressé une liste des matières premières utilisées pour chaque type de pile (jetable et rechargeable), prenant en compte tous les matériaux utilisés. Au final, utiliser des piles rechargeables offre:

une réelle économie de déchets d’emballages, puisque pour obtenir 1 kWh d’énergie, il faut un seul paquet de piles rechargeables contre 93 paquets avec les piles jetables,

une solution pour alléger l’impact des piles usagées et leur gestion par les filières de recyclage.