Plastique : le recyclage des emballages en PS devrait se développer, si...

Le 12/07/2017 à 11:51  

Plastique : le recyclage des emballages en PS devrait se développer, si...

emballages en PS Extension des consignes de tri oblige, le polystyrène va entrer en force dans les bacs de collecte sélective avant de déferler sur les tapis de tri des centres dédiés... et ce n'est pas parce que le déchet d'emballage considéré ne pèse pas lourd, qu'il n'existe pas, puisque même léger, un déchet d'emballage peut même se poser en perturbateur, comme on a pu la constater avec le désormais célèbre PET opaque. Dans ce contexte, Valorplast, PlasticsEurope et Elipso se déclarent solidaires des initiatives actuelles visant à bâtir une filière de recyclage pour les emballages en PS... et insistent sur le fait que le bon développement économique de la filière de recyclage du PS ne sera possible que si trois conditions préalables sont réunies...

 Entre 2016 et 2022, l’extension des consignes de tri, visant une optimisation du recyclage mais aussi la simplification de la compréhension du trieur qui n'aura plus à se poser de question quant à savoir ce qui va ou non, dans le bac de tri, puisque tous les emballages en plastique sont admis, induit, évidemment, des évolutions sensibles au sein de cette filière. Avec pour exemple majeur, caractérisant cette collecte élargie, les emballages en PS, utilisés pour fabriquer des barquettes de viande, des pots de yaourt, des boites de pastilles de lessive, etc, ces emballages étant fins et légers, par conséquent plus difficiles à capter au niveau des centres de tri.

A la clé, le flux constitué de PS fait actuellement l’objet de deux enjeux majeurs :
sa massification, au niveau des centres de tri ou encore des régénérateurs, pour que la quantité d’emballages en PS soit significative d’un point de vue industriel,
 la création d’une filière dédiée qui soit rentable et pérenne pour tous ses acteurs et qui soit en mesure de compter sur des débouchés nombreux et diversifiés.

Forts de ce constat, trois entités, Valorplast (garant dans le cadre de la REP déchets d'emballages plastiques de la reprise des flux de plastiques collectés et triés par les collectivités, en charge de la promotion du recyclage en développant notamment des débouchés pour l’ensemble des emballages plastiques, et de l’écoconception des emballages plastiques en vue d’améliorer leur recyclabilité), PlasticsEurope (l’association qui fédère les producteurs de matières plastiques en Europe et compte parmi les principales associations professionnelles européennes) et Elipso (l’association professionnelle représentant les fabricants d’emballages plastiques et d’emballages souples en France) montent au créneau et se réjouissent des initiatives actuellement menées pour valoriser le PS, tout en confirmant leur volonté de s’inscrire dans cette logique de co-construction :
Total vient d’achever un test à l’échelle industrielle, suivi d’une série d’essais en usine pilote, démontrant la faisabilité de l’incorporation durable, d’environ 20% de polystyrène postconsommation recyclé, dans du polystyrène vierge. L’essai, qui a été réalisé sur un site de production existant, a abouti avec succès à un produit avec des propriétés équivalentes à celles du polymère vierge.
PlasticsEurope a organisé le lancement d’une plateforme regroupant les producteurs du polymère pour trouver des solutions de recyclage pour le PS. En ayant recours au recyclage chimique, cette initiative vise à convertir les déchets de polystyrène post-consommation collectés, en polystyrène vierge. Son objectif : générer du polystyrène de haute qualité pour répondre aux normes les plus exigeantes et produire du PS apte au contact alimentaire à partir des déchets. Cette initiative s’intègre totalement dans le plan d'économie circulaire de l'Union européenne.

Valorplast profite d'ailleurs de l'occasion pour rappeler que depuis 2011, elle a repris et organisé, "en conformité avec ses engagements contractuels avec les collectivités et les régénérateurs, le recyclage de plus de 2 300 tonnes d’emballages en PS", soulignant que ces dernières ont été transformées en cintres, en casiers de rangement (pour le bricolage notamment) et en pièces d’assemblage pour meubles. Et de poursuivre en réaffirmant poursuivre ses travaux de R&D afin de trouver des solutions techniques permettant de recycler l’ensemble de ce flux.
Unanimement, les trois structures dédiées au matériau plastique insistent sur le fait que le bon développement économique de la filière de recyclage du PS ne sera possible que si trois conditions préalables sont réunies : il faudra que de nouveaux régénérateurs français et européens investissent dans des process de séparation du flux Mix PE/PP/PS pour massifier le flux de PS, de la même manière qu'il sera indispensable que des industriels investissent dans des process de régénération pour produire des paillettes ou des granulés de PS, et qu'enfin, l'ensemble de la filière œuvre pour la recherche de débouchés innovants et stables.