Plastique recyclé : la qualité est un passage obligé

Le 21/03/2017 à 23:22  

Plastique recyclé : la qualité est un passage obligé

Recyclage plastique Les progrès recensés en matière de tri, et de techniques dédiées ont évidemment favorisé un recyclage de plus en plus effectif et performant C'est sans compter les industriels dont c'est la spécialité, qui ont oeuvré pour tirer leurs métiers vers le haut afin de leur permettre de perdurer. S'ils n'avaient de cesse de devenir incontournables, ce qui suppose rigueur dans la façon de faire et  qualité du produit sortant, ils ne s'y prendraient pas autrement...

 Les atouts du plastique recyclé ne seraient plus à démontrer... sauf que mieux vaut quand même faire la démonstration de ce que l'on avance, de manière à assoir la crédibilité de son métier. C'est précisément ce que préconise le Syndicat national des Régénérateurs de matières Plastiques, qui monte au créneau afin d'apporter aux plasturgistes et donneurs d’ordre, les premiers éco-profils sur les matières premières de recyclage (MPR), imitant en cela ce qui se pratique déjà pour les matières plastiques vierges au nom de la règle selon laquelle, on peut comparer ce qui est comparable. Et il se trouve qu'il n'y a pas lieu de rougir du recyclé.

 C'est ainsi que pour la première fois, les donneurs d’ordre des secteurs de l’emballage, du bâtiment, de l’automobile, de l’agriculture et les plasturgistes, vont pouvoir faire leur choix de manière tout à fait objective pusique leur prise de décision va pouvoir s’appuyer sur les écoprofils des 8 principales matières premières de recyclage produites en France, à savoir : R-PEBD Granulés et RPEBD Granulés Agri, R-PEHD Granulés et R-PEHD Paillettes, R-PET Granulés et R-PET Paillettes, R-PP et R-PVC.
Ces éco-profils prouvent et quantifient les avantages environnementaux liés à l’utilisation des matières premières de recyclage en substitution des résines vierges. « Désormais, les industriels disposent aussi pour les matières premières de recyclage d’ICV (Inventaire du Cycle de Vie). L’étude des différentes matières et la publication des 8 fiches de références, une par MPR, n’auraient pas été possibles sans le soutien de nos partenaires de la filière et de l’Ademe », insiste, ravi, François Aublé, qui préside le SRP, une structure qui regroupe 16 régénérateurs produisant 400 000 tonnes /an de matières premières de recyclage, en France, soit 80% du marché, et ce via 27 usines (chacun de ces sites industriels réalisant au moins deux des opérations suivantes : lavage, broyage, densification, micronisation, granulation, compoundage). 

 A cela s'ajoute un atout maitre... Emettre jusqu’à 17 fois moins de CO2 ou encore utiliser jusqu’à 9 fois moins d’énergies non renouvelables pour produire est en effet possible, grâce aux matières premières de recyclage. On le sait, mais c'est toujours bien de marteler le message tant il faut garder en mémoire que cet avantage n'a pas de prix... ou plutôt, si. Justement... « On estime qu’à l’horizon 2022, 75% des emballages plastiques seront triés, puis recyclés. L’économie circulaire va se développer, et nos éco-profils apportent aujourd’hui la preuve qu’une économie circulaire sobre en carbone peut être un véritable levier de compétitivité », complète le Président du syndicat. Au demeurant, le SRP annonce qu’il va dès à présent, délivrer des « Certificats d’économie carbone » affichant le tonnage de matières premières de recyclage achetées. Ceci ayant pour objectif de sensibiliser l’ensemble des acteurs à l’intérêt économique lié à leur utilisation.
« Réduire les émissions de CO2 est un enjeu crucial ; l’écoconception et le recyclage sont des leviers puissants pour atteindre et dépasser les objectifs nationaux. Tenir compte du recyclage en fin de vie dès la conception d’un produit est indispensable. La filière plastique va trouver avec ces 8 éco-profils de nouvelles motivations pour y parvenir », a  conclu François Aublé.