Plastiques : Soprema injecte 6 millions d'euros pour développer le recyclage

 L'après pétrole, on y pense... passer progressivement du pétrosourcé à l'éco-sourcé, se prépare et impose de transiter par la case recyclage. Qu'à cela ne tienne : grâce à un programme de R&D initié dès 2016, et visant à valider une nouvelle voie de recyclage (des barquettes en PET et les bouteilles en PET opaque, notamment), l'entreprise familiale Soprema, née en 1908 et dirigée par Pierre-Etienne Bindschedler, a développé avec l'Ademe, une technique de recyclage mi-mécanique, mi-chimique.

Celle-ci permet l'obtention d'un nouveau polyol (composé organique appelé aussi glycol), destiné à la fabrication d'une mousse polyuréthane d’isolation (un produit que l'entreprise fabrique actuellement grâce au pétrole et qu'elle utilise largement). En parfaite harmonie avec les ambitions fixées par le Gouvernement pour le recyclage du plastique, l'ETI a annoncé, lors du World Materials Forum de Nancy qui s''est tenu fin juin, sa décision d'investir avec le concours de Citeo (le projet de Soprema compte parmi ceux qui ont été retenus par Citeo à la suite de l’appel à projets sur le PET opaque) et de l'Ademe, dans la construction d'une unité dédiée dans la zone du port de Strasbourg, qui sera mise en service d'ici à la fin de cette année : la production de matière recyclée qui résultera du process (une ligne de régénération et de transformation chimique) sera de l'ordre de 5 000 tonnes sur l'année de démarrage, 2019, et passera à environ 10 000 tonnes par la suite.

« Dans le contexte du développement du recyclage des plastiques et de l’élargissement de la collecte sélective à tous les emballages ménagers en plastique, pas moins de 135 000 tonnes de plastiques supplémentaires devront être recyclées chaque année, dont 25 000 tonnes de barquettes en PET », a exposé Jean Hornain, directeur général de Citeo. « Une partie de ces barquettes pourra être traitée avec des procédés existants. Mais, tout comme le PET opaque, le recyclage des barquettes avec les bouteilles de PET a ses limites, que différents travaux réalisés avec les recycleurs français ont mis en évidence lorsque le taux de barquettes augmente (baisse de rendements, baisse de la qualité des produits) ». Pour ces raisons, la mise en œuvre de capacités de recyclage supplémentaires, de même que de nouvelles technologies, seront indispensables pour traiter l'ensemble des tonnages à venir puisqu'en outre, la consommation de matières plastiques n'ayant pas vocation à baisser vont être nécessaires pour traiter l’ensemble des tonnages.