C’est dit : les broyats Aliapur n’iront plus en Travaux Publics. L’éco-organisme explique en substance qu’une augmentation continue de la demande de broyats de pneus usagés pour des voies de valorisation à forte valeur environnementale ajoutée et l’absence d’encadrement réglementaire de certains types d’utilisations en Travaux Publics l’ont conduit à modifier sa stratégie : désormais, la filière n’affecte plus de broyats en drainage, ni aux bassins d’infiltration ou de rétention. Les TP continueront cependant à recevoir des pneus entiers.
L’Analyse du Cycle de Vie du pneu usagé menée par Aliapur en 2008-2009 (voir Aliapur présente une ACV qui tient la route) a démontré que la gestion des pneus en fin de vie telle que pratiquée par la société, n’a pas d’impact défavorable et même que certaines voies dégagent des bénéfices environnementaux très significatifs, tandis que d’autres ont montré des bénéfices environnementaux plus modestes.
C’est le cas des broyats de pneus utilisés en bassins de rétention et en bassins d’infiltration. « Aliapur avait souhaité inclure l’étude des bassins dans cette ACV, parce que l’utilisation des broyats en Travaux Publics est paradoxale : cette pratique est bien mentionnée comme solution de valorisation des pneus usagés par le Code de l’Environnement, mais elle n’a jamais été encadrée par le législateur. Ainsi, la responsabilité de la mise en œuvre des ouvrages et du respect de l’environnement a toujours été laissée aux entreprises de TP ».
Devant cette absence de réglementation et les interrogations des industriels du secteur, la R&D d’Aliapur « conduit depuis 2004 des simulations en laboratoire afin de confirmer l’absence d’impact sanitaire de ses broyats de pneus usagés sur les eaux de ruissellement et les eaux de pluie. Et dès 2005, elle a mené un vaste travail de normalisation et de caractérisation des broyats afin, notamment, de garantir aux utilisateurs des produits homogènes et une qualité de coupe constante quelle que soit leur provenance ».
Au fil des ans, la volonté de pratiquer le recyclage et la professionnalisation de la filière ont entraîné une augmentation régulière de la demande de "broyats Aliapur", avec à la clé une accélération très nette « en 2010 et en 2011puisque les demandes sont devenues supérieures aux volumes de broyats disponibles ».
En toute logique Eric Fabiew et son équipe ont choisi de favoriser les modes de valorisation les plus favorables pour l’environnement tels que définis par l’ACV du pneu usagé. Cela ne veut pas dire que l’éco-organisme se désengage totalement des Travaux Publics : « la filière continuera à affecter à ce secteur d’activité des pneus entiers –ou seulement déflanqués– ainsi que les pneus dont la très grande taille (diamètre supérieur à 1,40m) ne permet pas d’être broyés. La valorisation en Travaux Publics devrait ainsi représenter moins de 1% des volumes collectés par Aliapur en 2011 ».